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Locations saisonnières au Pays Basque : les astuces des propriétaires

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Oeil du 20H
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

On le surnomme la Californie d’Europe : le Pays Basque attire des dizaines de milliers de touristes chaque année. Une aubaine pour certains propriétaires, qui n’hésitent pas à donner congé à leurs locataires, le temps d’un été, pour mieux rentabiliser leur logement. L'Oeil du 20H a enquêté sur la face cachée de la pression immobilière.

Adrien Escourido est un enfant du pays. Avec sa femme, ils gagnent un peu plus de 2000 euros nets par mois et ils ont bien du mal à se loger. Après des mois de recherche, ils trouvent ce studio de 35 mètres carrés près de Biarritz, en février dernier, pour 650 euros par mois. Pour ce logement meublé, le couple a signé un bail d’un an durant lequel le propriétaire ne peut pas, en principe, les mettre à la porte. Pourtant, ils vont devoir faire leurs valises dès le mois prochain, après 4 mois de location seulement. 

Des locataires contraints de libérer leur logement l'été 

Cette condition leur a été imposée par le propriétaire au moment de la remise des clés. Adrien Escourido dit avoir été contraint de signer par anticipation, en février dernier, un préavis de départ rédigé par le propriétaire lui-même, et qu’il a daté au 30 mai prochain “Je n'avais pas le choix, sinon on n’avait pas l’appartement”.

Cette famille a découvert à ses dépens, en se connectant sur ce site de location saisonnière, pourquoi le propriétaire tenait tant à récupérer son logement avant l’été.  Sur Airbnb, la location à la semaine coûte 800 euros par mois, se désole le locataire "comment on va faire, où va-t-on dormir ?", s'inquiète-t-il. 

Ces pratiques sont-elles contestables ? “C’est de mauvaise foi, ce n’est pas loyal,et surtout pas conforme à la réalité", affirme Julien Claudel, avocat à Saint-Jean-De-Luz. Selon l'avocat, le propriétaire n’aurait pas dû faire signer ce type de préavis de départ.

"Je ne suis pas assistant social" 

Nous avons contacté le propriétaire d’Adrien Escourido. Il affirme que les locataires ont accepté ses conditions en connaissance de cause. "Nous nous étions mis d’accord dès le début. Je ne suis pas malheureusement pas assistant sociale, mon logement ne sert pas de foyer d’accueil, donc quoi qu’il en soit, je récupère mon bien début juillet”, se défend le propriétaire.

Au Pays Basque, cette association de défense de locataires a recensé 150 baux suspects qu’elle juge frauduleux, rien que cette année. Ce jour-là, les militants installent des tentes devant la sous préfecture de Bayonne pour alerter.  “On a jusqu'à trois baux frauduleux par jour. Ce n'est pas normal que la loi soit violée comme ça, ce sont des gens qui travaillent et qui paient un loyer", regrette Txetx Etcheverry, porte parole de l'association ALDA. 

Au Pays Basque, en 5 ans, le nombre d'annonces de logements touristiques a augmenté de 130%. 

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