Mouvement des surveillants pénitentiaires : les détenus sont les "premières victimes des blocages" selon l'Observatoire international des prisons
Le mouvement des gardiens de prison, qui est entré dans sa deuxième semaine, a d'abord des conséquences pour les détenus et leurs proches, d'après l'OIP.
L'Observatoire international des prisons (OIP) dénonce, mardi 23 janvier, dans un communiqué, les conséquences du mouvement des surveillants pénitentiaires sur les détenus. "Premières victimes des blocages, les détenus et leurs proches lancent pourtant l’alerte depuis le début, affirme l'OIP. Dans plusieurs prisons, des mouvements collectifs s’organisent pour attirer l’attention - à Fresnes, Fleury, Maubeuge, Sequedin, Pau- se manifestant surtout par des refus de regagner les cellules à l’issue des promenades."
Pour l'Observatoire, "dans un contexte où les tensions s’accroissent dans des établissements surpeuplés, ces actions – inédites dans la plupart des prisons bloquées - ne peuvent qu’augmenter la souffrance intramuros."
Communications avec l'extérieur coupées
L'OIP décrit des détenus "confinés de jour comme de nuit en cellule – parfois à trois dans 9 m² – faute de personnels pour ouvrir les portes, des activités suspendues, des douches, des promenades, des rendez-vous annulés, des communications avec l’extérieur coupées, des cantines non acheminées."
Le communiqué de l'Observatoire international des prisons ajoute que "dans la plupart des établissements bloqués, les parloirs familles et les rencontres en unités de vie familiale ont été supprimés".
Une audience reportée d'un mois
Par ailleurs, l'institution affirme que "des rendez-vous médicaux et des extractions vers les hôpitaux ont été bloqués, des traitements non distribués". Des avocats ont par ailleurs signalé à l’OIP l’annulation des rencontres avec leurs clients, ainsi que le report des extractions judiciaires. A Nantes, rapporte l'Observatoire international des prisons, "une audience de comparution immédiate a été reportée d’un mois : autant d’hommes qui se voient contraints de passer un mois en détention provisoire."
Les syndicats de surveillants pénitentiaires ont quitté les négociations avec le ministère de la Justice mardi et ont appelé à poursuivre le mouvement de blocage des établissements pénitentiaires qui dure depuis neuf jours. La mobilisation a commencé suite à l'agression de surveillants dans la prison de Vendin-le-Viel (Pas-de-Calais).
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