Pédopornographie : des habitantes de la commune d'Echenon demandent à Emmanuel Macron la révocation de leur maire
"Sans méconnaître le principe de la présomption d'innocence, vous êtes en mesure de prononcer une sanction disciplinaire." Des habitantes d'Echenon (Côte-d'Or) ont écrit à Emmanuel Macron pour lui demander de révoquer leur maire, qui refuse de démissionner malgré des poursuites pour consultation d'images pédopornographiques, ont annoncé des auteures de la lettre, vendredi 9 décembre.
Dominique Lott, maire de cette commune d'environ 800 habitants, fait partie des 48 hommes interpellés mi-novembre à travers la France lors d'une vaste opération de lutte contre la pédopornographie.
L'élu, qui sera jugé le 26 avril prochain, a reconnu "une partie des faits reprochés". Il avait en sa possession "des images et vidéos mettant en scène des mineurs de 5 à 15 ans, dans des poses suggestives, ou ayant des rapports sexuels entre eux ou avec des adultes", avait fait savoir le parquet lors de sa garde à vue. Comme l'y autorise la loi, le maire n'a pas démissionné, suscitant un vif émoi dans ce village proche du Jura.
Des conseillers municipaux ont démissionné
Une pétition datée de vendredi demandant son départ a recueilli 589 signatures, "Pourquoi [le député LFI accusé de violences conjugales] Adrien Quatennens a été écarté de l'Assemblée nationale et pas notre maire ? Pourquoi Julien Bayou [accusé de violences psychologiques envers son ex-compagne] s'est mis à l'écart de la présidence d'EELV et pas notre maire ?", se demandent les auteurs de la pétition.
Deux conseillers municipaux ont par ailleurs démissionné. "Seuls deux", s'offusque dans la missive au chef de l'Etat Wardia Haya-Cartaut, habitante du village et mère d'un garçon de 8 mois.
"La justice se chargera de son procès, ce n'est pas à nous que revient cette charge", répond dans un communiqué le conseil municipal, sans vouloir commenter davantage. "Juridiquement, nous n'avons aucune marge de manœuvre", assure le conseil, ce que Wardia Haya-Cartaut conteste, citant le Code des collectivités territoriales qui permet au président de la République de révoquer un maire.
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