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Trois questions sur l'annulation de la piétonnisation des voies sur berges à Paris

Anne Hidalgo a annoncé que la Ville allait faire appel de la décision du tribunal administratif de Paris.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La piétonnisation des berges sur la rive droite au cœur de Paris, le 7 avril 2017. (MAXPPP)

La piétonnisation de l'ancienne voie express Georges-Pompidou ne sera-t-elle bientôt qu'un vieux souvenir ? Anne Hidalgo a annoncé que la Ville allait faire appel de la décision du tribunal administratif de Paris qui a annulé, mercredi 21 février, cette mesure phare de la maire socialiste pour lutter contre la pollution de l'air. Mais cet appel n'est pas suspensif et la préfecture de police de Paris estime que l'aménagement ne peut se poursuivre. Explications.

Pourquoi le tribunal administratif a annulé cette piétonnisation ? 

Saisi par des associations, le tribunal administratif a annulé la délibération du 26 septembre 2016 du Conseil de Paris qui déclarait l'intérêt général de l'opération d'aménagement des berges de la rive droite de la Seine, ancienne voie express Georges-Pompidou dévolue aux voitures et depuis transformée en "parc" pour promeneurs et cyclistes.

Cette mesure est violemment critiquée depuis deux ans par les élus de banlieue, la droite et les automobilistes.

Pour le tribunal, la délibération a été adoptée "après une enquête publique réalisée sur le fondement d'une étude d'impact du projet" qui "comportait des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores, éléments majeurs d'appréciation de l'intérêt général du projet".

Le tribunal a également annulé l'arrêté municipal du 18 octobre 2016 qui créait la promenade publique.

Comment la maire de Paris compte contre-attaquer ?

"Avec mon équipe, nous avons décidé de faire appel de cette décision et de prendre sans attendre un nouvel arrêté de piétonnisation", a réagi Anne Hidalgo devant la presse, en fin d'après-midi.

L'exécutif parisien a annoncé qu'il allait présenter devant la cour administrative d'appel une requête pour un sursis à exécution du jugement, qui n'est pas suspensive.

Voulue pour lutter contre la pollution de l'air et redonner aux piétons et vélos l'usage de ces berges, la fermeture de la voie Georges-Pompidou interdit depuis l'automne 2016 la circulation automobile sur 3,3 km du quai bas le long de la Seine, de l'entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe). La décision d'en faire un parc réservé à la promenade "a été saluée par les Parisiens mais aussi par des centaines de milliers de visiteurs venus du monde entier", a affirmé devant la presse Anne Hidalog, selon qui cette mesure, promesse de campagne, "fait depuis un an et demi la fierté de notre ville".

Les voitures vont-elles faire leur retour sur la voie express Georges-Pompidou ?

Pour l'adjoint écologiste aux Transports Christophe Najdovski, "il n'y aura pas de retour des voitures sur les berges de Seine rive droite, ni dans les prochains jours, ni dans les prochaines semaines, ni dans les prochains mois".

Pour autant, la préfecture de police de Paris a conclu que l'aménagement "tel qu'il avait été projeté" ne pouvait "se poursuivre". Et souligné que le nouvel arrêté envisagé par la maire de Paris devra être soumis au préfet de Police "au titre du contrôle de légalité".

Dans l'immédiat, les berges sont inaccessibles en raison de la récente crue.

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