Vidéo intime à la mairie de Saint-Étienne : aucun chantage n'a été mené, affirme l'avocat de l'adjoint mis en cause
Samy Kéfi-Jérôme, adjoint à l'éducation à la mairie de Saint-Etienne, est mis en cause pour un chantage à la vidéo intime concernant Gilles Artigues, l'ancien premier adjoint. Il nie avoir organisé un piège.
"Gilles Artigues était tout à fait conscient de ce qu'il allait se passer dans la chambre d'hôtel", a affirmé lundi 12 septembre auprès de France Bleu Saint-Etienne Loire Mathias Chichportich, avocat de l'adjoint à l'éducation à la mairie de Saint-Étienne, Samy Kéfi-Jérôme, mis en en cause dans une affaire du chantage à la vidéo intime visant l'ancien premier adjoint du maire de St-Etienne, Gilles Artigues. Samy Kéfi-Jérôme conteste par le biais de son avocat, avoir mené un chantage envers l'ancien premier adjoint.
C'est la première fois que Samy-Kéfi-Jérôme s'exprime par l'intermédiaire de son avocat, depuis les révélations de Mediapart le 26 août dernier. Selon l'avocat, des éléments contestant la version de Gilles Artigues sur le déroulé de cette soirée ont été transmis au parquet de Lyon, notamment des échanges de messages téléphoniques.
Une vidéo intime pour faire pression
Vendredi 26 août, une enquête publiée par Médiapart affirmait que Samy Kéfi-Jérôme, ainsi que son compagnon de l’époque Gilles Rossary-Lenglet, avaient organisé en 2014 un rendez-vous filmé avec un escort gay pour piéger et museler Gilles Artigues. Selon Gilles Rossary-Lenglet, cette vidéo a ensuite permis à l'équipe municipale de Gaël Perdriau et à son directeur de cabinet Pierre Gauttieri de faire pression sur Gilles Artigues et de le dissuader d'une éventuelle dissidence. C'est lui, Gilles Rossary-Lenglet, qui a révélé l'affaire à Médiapart. Il assure avoir touché 50 000 euros par la mairie pour piéger Gilles Artigues.
Dans cette affaire, Samy Kéfi-Jérôme est mis en cause dans le cadre d'une information judiciaire confiée au parquet de Lyon pour "atteinte à l'intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d'une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions". Des perquisitions ont eu lieu à la mairie de Saint-Etienne le lundi 5 septembre. De son côté, Gaël Perdriau nie avoir exercé des pressions politiques sur Gilles Artigues, et de lui avoir demandé notamment de ne pas se présenter aux élections législatives. Il avait réagi auprès de France Inter évoquant une "machination".
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