: Vidéo "Je voulais qu'on me protège" : Victime de violences conjugales, sa plainte est classée sans suite
Lorsqu'une femme battue décide de sortir du silence, sa situation est souvent sous-estimée par les enquêteurs. Sabine et son avocate témoignent.
Selon le ministère de l'Intérieur, une femme battue sur cinq porte plainte. Après avoir subi 20 ans de violences conjugales, Sabine a décidé de franchir la porte d'un commissariat. La veille, les coups de son mari l'avait menée aux urgences : "Je voulais qu'on me protège, que tout ça s'arrête", explique-t-elle.
Finalement, l'affaire a été classée sans suite pour insuffisance "de preuves ou d'éléments probants pour justifier une procédure pénale." À cette annonce, Sabine s'est sentie "incomprise" et a même regretté de s'être défendue. Pourtant, elle indique avoir subi des morsures, des bousculades, des étranglements et autres coups : des sévices qui ne correspondent pas à un simple différend conjugal.
Classé sans suite
Son avocate, Maître Soubiran, exerce en droit de la famille et en droit pénal. Elle déplore que de telles démarches soient si coûteuses et parfois sous-estimées. "Lorsqu'elles viennent porter plainte, elles vont avoir des accueils très variés en fonction des commissariats", pointe l'avocate qui précise que les plaignantes sont fréquemment orientées vers des mains courantes qui ne déclenchent aucune enquête. Maître Soubiran rappelle que certains policiers sont formés à répondre à de tels cas mais qu'il n'y a aucune "application uniforme" de cette mesure.
62 % des affaires de violences conjugales sont classées sans suite.
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