: Vidéo Le viol, reconnu comme “arme de guerre” dans les conflits depuis 2019 seulement
Pour Céline Bardet, juriste, enquêtrice criminelle internationale et créatrice de l'ONG We are NOT Weapons of War, dans un conflit, le viol est comparable à une arme : “Vous imaginez un conflit où vous avez des armes, des grenades, des AK-47, des kalachnikovs, et vous avez le viol. Le viol, c'est la même chose.” Elle ajoute : “Le viol, c'est une arme de guerre parce qu'il ne vient pas par hasard et il ne vient pas par hasard parce qu'il a un objectif.”
L’objectif diffère selon les conflits : il peut être de semer “la terreur” comme ce que font “Daech ou Boko Haram au Nigeria”. Il peut viser à procéder à un “nettoyage ethnique comme il s'est passé au Rwanda”, précise Céline Bardet. Il peut être lié à des objectifs économiques : “En République démocratique du Congo ou en République centrafricaine, le viol va être utilisé pour déplacer des populations. Parce qu'il y a des zones dans ces pays-là qui sont extrêmement riches et qui ont des ressources en minerais extrêmement précieux.”
“L’ONU reconnaît les enfants nés du viol”
Si le viol de guerre est reconnu depuis 2019 uniquement, pour la juriste, ce crime a existé “de tout temps, (...) sauf qu'on ne l'a jamais documenté et qu'on ne s'est jamais intéressé à cette question." Dans les années 1990, au cours du conflit en ex-Yougoslavie et du génocide au Rwanda, “on a vu la violence sexuelle utilisée, mais de manière organisée, systématisée”, décrit Céline Bardet.
Il faut attendre les années 2000 avec la résolution 1325 pour que “la communauté internationale commence à prendre conscience de la question des violences sexuelles”. En 2019, l’ONU vote une résolution destinée à combattre le viol comme arme de guerre. “Elle a reconnu d'une part les enfants nés du viol, et mentionne les hommes victimes de viol dans les conflits. (...) Parce que si les femmes et les filles sont les victimes en grande majorité des viols, bien sûr, dans les conflits, les hommes en sont aussi victimes”, rappelle Céline Bardet.
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