Intempéries : "Pour l'instant, les fruits et légumes sont plutôt épargnés", assure Daniel Sauvaitre de l'interprofession des fruits et légumes frais
"C'est souvent localisé, cela ne reflète pas la situation globale dans le pays", rassure sur franceinfo le secrétaire général de l'interprofession des fruits et légumes frais, après les orages qui ont provoqué des dégâts dans certaines régions.
"Pour l'instant, les fruits et légumes sont plutôt épargnés", a assuré lundi 6 juin sur franceinfo Daniel Sauvaitre, président de l’Association nationale Pommes-poires (ANPP) producteur de pommes à Reignac (Charente), secrétaire général de l'interprofession des fruits et légumes frais, après les violents orages qui ont touché plusieurs régions ce week-end provoquant des dégâts importants dans les cultures. "C'est dramatique pour ceux qui ont ces orages de grêle", reconnaît Daniel Sauvaitre. Il souligne qu'en arboriculture, "les filets paragrêle" limitent les dégâts. Selon lui, les consommateurs ne doivent pas "s'inquiéter" pour les fruits de cet été. Mais il admet "une vraie inquiétude" face à la sécheresse.
franceinfo : Est-ce que vous avez déjà pu chiffrer les dégâts pour les fruits et légumes ?
Daniel Sauvaitre : Pour l'instant, les fruits et légumes sont plutôt épargnés. On a surtout des grandes cultures, des vignobles ont été touchés. Je connais quelques vergers qui ont été touchés. C'est dramatique pour ceux qui ont ces orages de grêle qui sont vraiment destructeurs. Mais à ce jour, ce n'est pas le verger qui a le plus souffert.
Dans quelle région les orages ont été le plus destructeur ?
C'est la Dordogne. Du côté de Bergerac, il y a des orages très violents qui ont causé beaucoup de dégâts. En arboriculture, comme les dégâts liés à la grêle sont connus depuis longtemps, on a une surface assez importante du verger qui est couverte avec des filets paragrêle. Quand la grêle est vraiment trop forte, on peut avoir des déchirements de filets ou les filets qui peuvent être à la limite de ce qu'ils peuvent faire. Mais on a un verger qui est assez bien protégé par les filets. Et quand ce n'est pas par le filet, c'est par l'assurance. Mais l'assurance, c'est quand même un pis-aller. Cela peut compenser une partie des pertes, mais jamais le fait que l'on n'ait pas de fruits à vendre. Et cela a souvent un impact aussi sur l'année suivante.
Est-ce qu'il y aura des répercussions sur les prix et la disponibilité des fruits cet été ?
Je ne veux pas trop m'avancer parce que tout ça est encore très frais. Il y a des vignobles qui ont été très sévèrement touchés dans des grandes surfaces. Mais pour ce qui est du maraîchage et de l'arboriculture, à ce jour, je n'ai pas vraiment d'information qui me ferait dire qu'on aurait endommagé le potentiel de récolte. Mais là où je suis prudent, c'est que la récolte de pommes aura lieu au mois de septembre, octobre ou novembre. C'est la même chose pour les poires. Des épisodes de grêle qui, en moins de 5 minutes, mettent à bas une récolte, cela peut arriver à n'importe quel instant, jusqu'au dernier moment où l'on cueille les fruits. On est habitué à craindre ce qui tombe du ciel. C'est notre lot quotidien d'arboriculteur.
"Mais à ce jour, je ne peux surtout pas dire aux consommateurs qu'ils peuvent s'inquiéter des disponibilités des fruits et légumes."
Daniel Sauvaitre, président de l’Association nationale Pommes-poires (ANPP)à franceinfo
Là, c'est spectaculaire parce qu'il y a des dégâts considérables et que les personnes qui sont sous ces orages de grêle sont les larmes aux yeux tellement on peut se retrouver en hiver avec une végétation tout à terre. Mais c'est souvent localisé. Cela ne reflète pas la situation globale dans le pays.
Est-ce que la sécheresse fait peser aussi une menace ?
Là, on est beaucoup plus inquiet. On se protège contre la sécheresse en irriguant. On ne peut pas être arboriculteur ou maraîcher sans irriguer. Et pour cela, il faut de l'eau. La grande polémique du jour, c'est de dire est-ce que l'on met de l'eau de côté quand il y a trop l'hiver pour en avoir quand on manque l'été. Et comme avec le réchauffement climatique on a besoin de plus d'eau, puisqu'il y a plus d'évaporation, il faudrait qu'on puisse mettre un peu plus d'eau de côté. Notre crainte, quand on a une sécheresse qui commence aussi tôt, c'est de se dire, est-ce qu'on aura assez d'eau compte tenu des quotas qui nous sont alloués pour pouvoir tenir jusqu'à la récolte. Là, il y a une vraie inquiétude sur notre capacité à produire et à compenser cette eau qui ne tombe pas du ciel.
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