Les néonicotinoïdes obtiennent une nouvelle dérogation pour la culture de betteraves sucrières en 2022
Ces insecticides, interdits depuis 2018 à cause de leurs effets sur la biodiversité, bénéficient de dérogations depuis une épidémie de jaunisse en 2020.
Nouveau répit pour les agriculteurs. Les néonicotinoïdes, famille de pesticides aux effets néfastes pour les abeilles, pourront à nouveau être utilisés pour la culture de la betterave sucrière en 2022, selon un arrêté publié mardi 1er février au Journal officiel. Le texte restreint également les cultures qui pourront être implantées l'année suivante, pour réduire l'exposition des insectes pollinisateurs aux résidus de néonicotinoïdes.
Cette catégorie d'insecticides, interdite dans l'Union européenne depuis 2018, a bénéficié de plusieurs dérogations similaires depuis 2020, année où une épidémie de jaunisse avait entraîné la destruction d'un tiers de la récolte de betteraves sucrières et 280 millions d'euros de pertes. Des associations avaient attaqué la dérogation en justice, en pointant les risques pour la biodiversité que représentent ces pesticides, sans succès.
Ce nouveau décret était très attendu par la filière, en l'absence de solution alternative efficace pour lutter contre les pucerons vecteurs de la maladie. L'ONG Agir pour l'environnement a annoncé qu'elle allait déposer un recours en référé devant le Conseil d'État pour réclamer la suspension de l'arrêté. Les dérogations ne sont autorisées par la loi que jusqu'en juillet 2023. Des expérimentations sont en cours pour "préparer la sortie définitive des néonicotinoïdes à partir de la saison 2024 grâce à l'identification et au déploiement d'alternatives", d'après un communiqué du ministère de l'Agriculture.
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