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Confinement : les gérants des cafés, bars et restaurants se demandent comment tenir jusqu'au 15 janvier

Une réouverture des cafés, bars et restaurants n'est pas prévue avant le 15 janvier par le gouvernement en raison de la situation sanitaire, selon les informations de franceinfo.

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Illustration d'un restaurant fermé à Paris en raison du deuxième confinement, le 12 novembre 2020. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le gouvernement n’envisage pas de réouverture des cafés, bars et restaurants d'ici la fin de l'année 2020, selon les informations de franceinfo. Ces établissements sont fermés depuis la mise en place du confinement pour stopper la deuxième vague de Covid-19. La date du 15 janvier 2021 pour la reprise d'activité est évoquée à Bercy. Elle doit encore être confirmée de manière définitive et pourrait être un nouveau coup de bambou pour les professionnels concernés.

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Ne pas rouvrir avant la mi-janvier, Nicolas Brun se serait bien passé de cette éventualité. Gérant d’un bar tapas à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), à nouveau fermé depuis le début du confinement, il est sans possibilité de vendre à emporter et se dit désemparé : "Je l’accueille malheureusement très mal, comme tous mes confrères, étant donné que l’on a déjà subi une fermeture administrative pendant deux à trois mois sur le premier confinement."

Le restaurateur voit s'envoler la possibilité d'ouvrir pendant les fêtes de fin d'année. "Le 31, c’est une grosse soirée et on a déjà perdu Halloween, le 31 octobre dernier qui est aussi une très grosse soirée pour l’établissement", déplore-t-il alors que d'habitude "le mois de décembre et de novembre ont toujours été des bons mois".

Des licenciements envisagés

Nicolas Brun a déjà consommé les 60 000 euros de son prêt garanti par l'État. Il s’apprête à demander le prêt rebond mis en place par la région pour continuer à payer ses frais fixes, dont son loyer. "J’ai acheté le fond de commerce, donc je paye le loyer directement à l’agence", indique le restaurateur. Son local appartiendrait à un propriétaire "qui a un certain âge et qui vit de ses loyers". 

Dans l’attente, je peux supporter le paiement du loyer. Je le ferais même avec mes fonds propres. Et puis, le jour où je ne peux plus, je mettrais la clef sous la porte.

Nicolas Brun, restaurateur

En matière de loyer, Philippe Alauze est plus chanceux. Gérant d’un hôtel-restaurant-bar à Maisons-Alfort, il ne paiera pas le mois de décembre, offert par le propriétaire. Mais il envisage de se séparer d’une partie de ses salariés, aujourd’hui en chômage partiel : "Sur mes 12 salariés, j'envisage de licencier deux à trois personnes de façon à pouvoir rebondir. Il ne faudra pas oublier tous les engagements qu'on aura pu prendre pendant ces deux confinements. Tous les crédits à payer qui vont nous incomber et qui vont être une deuxième vague. Donc, il va falloir qu'on se décharge de notre masse salariale, si on veut se réinventer et continuer à ouvrir plus tard."

Philippe Alauze qui réclame aussi un coup de pouce supplémentaire au gouvernement si cette date du 15 janvier était confirmée : "Le meilleur des mondes dans ce cas-là serait qu'il puisse nous exonérer de charges."

J'ai l'impression de demander peut-être la lune, mais oui, je ne parle pas de repousser les charges, mais d'exonérer les charges au mois de décembre et novembre.

Philippe Alauze, restaurateur

Les cafés, bars et restaurants vont devoir patienter encore un peu pour y voir clair. Selon le porte-parole du gouvernement, des perspectives seront données début décembre à la profession.

Les restaurateurs se demandent comment tenir jusqu'au 15 janvier - Le reportage de Sarah Lemoine

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