Covid-19 : "Pour l'amour du ciel, qu'on nous donne une date" de réouverture, implore le président de l'UMIH Restauration
Hubert Jan alerte sur "l'endettement mortel" des restaurateurs et réclame des mesures de désendettement, d'allègement de charges et d'indemnisation.
"Pour l'amour du ciel, qu'on nous donne une date" de réouverture, a imploré lundi 4 janvier sur franceinfo le président de l'UMIH Restauration, Hubert Jan. Les différentes organisations syndicales du secteur sont invitées à une réunion à 15 heures à Bercy, selon les informations de franceinfo confirmant une information du Parisien. En plus de demander une date "certaine" de réouverture, l'UMIH Restauration souhaite que les entreprises soient "désendettées", que les assureurs couvrent "les pertes d'exploitation", et une exonération de "certains abonnements électricité et gaz". Hubert Jan alerte sur "l'endettement mortel des établissements".
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franceinfo : Est-ce-que vous vous attendez à ce que l'on vous donne une date de réouverture lors de cette réunion à Bercy ?
Hubert Jan : S'ils ne nous la donnent pas, on va la demander, c'est certain ! Si ce n'est pas fin janvier mais le 31 mars, qu'ils nous le disent et qu'ils nous accompagnent jusque-là. Pour l'amour du ciel, qu'on nous donne une date ! Le "stop and go" ce n'est pas possible. On ne peut pas jouer comme ça avec des entreprises et des salariés. Aujourd'hui, on a besoin d'une lisibilité, d'une date certaine de réouverture avec les aides qui vont avec. L'épuisement psychologique des uns et des autres commence à s'accentuer et notre situation devient extrêmement pénible.
Qu'est-ce que vous allez demander au ministère de l'Économie ?
Que nos entreprises soient désendettées, qu'on ait une couverture par les assureurs des pertes d'exploitation, qu'on soit exonérés de certains abonnements électricité et gaz parce qu'on a tous reçu des recommandés. Le ton monte chez nos professionnels. On a aujourd'hui une impression de politique au doigt mouillé parce que depuis deux jours, on entend que ce qui était une date de réouverture au 20 janvier est devenu soudainement une clause de revoyure. Les médias parlent déjà de non-réouverture de nos établissements à la date du 20 janvier, donc notre colère monte.
Dans quelle situation se trouvent les propriétaires ?
On était sous perfusion jusqu'au 31 décembre. Nos entreprises ont bénéficié du fonds de solidarité ceci dit, aujourd'hui, on a de la dette supplémentaire qui amène un endettement mortel de nos établissements. On est à bout. Les trésoreries sont à zéro.
"À travers les prêts garantis par l'État, on n'a généré que de la dette. Nos bilans sont complètement dégradés. Il n'y a peut-être plus un seul café, hôtel, ou restaurant qui a des fonds propres positifs aujourd'hui en France."
Hubert Jan, président de l'UMIH Restaurationà franceinfo
Les banquiers nous passent en client douteux sur des provisions parce que, pour la deuxième fois, on a demandé un rallongement de nos emprunts. Voilà la situation de chaque entreprise.
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