Pénurie de main-d'œuvre : les stations thermales aussi manquent de bras
Les établissements thermaux font partie des secteurs les plus durement touchés par le confinement. Ils doivent faire face à une pénurie de main-d'œuvre et sont parfois contraints d'annuler des cures. Dans certains communes, les conséquences sont dramatiques car les hôtels et les restaurants vivent au rythme de ces thermes.
À Bagnoles-de-l'Orne, dans l'Orne, Laure Quinton, gérante de deux hôtels-restaurants, travaille d'habitude dans un bureau. Mais depuis la crise du Covid-19, elle fait trois métiers dans la même journée. Elle prépare les petits déjeuners, débarrasse, et gère les réservations. Aujourd'hui, elle ne trouve plus aucun serveur pour travailler dans ses deux établissements. La gérante a donc dû annuler huit services par semaine. "Malgré toutes nos recherches d'emploi, via Pôle emploi, via toutes les boîtes d'intérim, en fait, c'est une catastrophe", déplore Laure Quinton.
Des cures reportées
La commune est la seule station thermale du Grand Ouest. Là-bas, le manque de personnel se fait sentir partout. Des restaurants sont fermés et des séjours sont annulés. Les professionnels s'arrachent les employés. "J'ai postulé le 28, et le 30 j'ai eu ma réponse", témoigne Jérémy Poupard, embauché comme commis de cuisine. Le patron cherchait un second depuis début mai. Les difficultés de recrutement ne concernent pas seulement l'hôtellerie. Dans les thermes de la ville, 30 employés ne sont pas revenus après le premier confinement. Résultat, il a fallu reporter des séjours. 200 curistes ont vu leurs soins reportés à plus tard. "C'est une première, je ne l'ai jamais connu, on n'a jamais refusé", commente Chantal Betton, responsable planification du Bo Resort. Alors, pour tenter de séduire les candidats, un patron de chaîne thermale va embaucher en CDI plutôt qu'en contrat saisonnier et former beaucoup plus de salariés.
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