Florange : ArcelorMittal donne deux mois pour trouver un repreneur
Le couperet tant redouté est tombé lundi matin. La direction d'ArcelorMittal a confirmé la fermeture définitive des hauts-fourneaux de Florange, lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire entre 9h30 et 12h30 à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. "Nous sommes très, très déçus ", a déclaré Jean-Marc Vecrin (CFDT), jugeant les annonces de la direction "scandaleuses et inacceptables ".
Mais un mince espoir subsiste pour les salariés, puisque la direction a accepté de laisser un délai de 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur pour la filière liquide, y compris la cokerie. Ce délai répond à une demande du gouvernement : "Nous avons demandé que, s'il prend cette décision, il nous laisse deux mois pour nous permettre de rechercher une solution de reprise ", avait déclaré dimanche soir le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
Il est "possible d'éviter tout licenciement sec" - La direction
"Le délai court jusqu'au 1er décembre. Et dans le même temps, la direction nous annonce le lancement des négociations pour le plan social concernant 629 salariés à partir du 16 octobre ", a également indiqué Jean-Marc Vecrin.
Dans un communiqué, la direction confirme le chiffre de 629 personnes, mais indique qu'il est "possible d'éviter tout licenciement sec ". "La société a conscience de l'impact de cette annonce pour les salariés concernés et pour leurs proches ", mais les licenciements secs sont évitables "en recourant aux différents dispositifs existants - notamment les programmes de mobilité et d'accompagnement individuel ", assure le groupe.
La direction promet d'investir de manière significative
Par ailleurs, la direction indique vouloir "concentrer ses efforts et ses
investissements sur les activités aval " qui emploient plus de 2.000 personnes à Florange. "Nous voulons que la Lorraine soit un centre d'excellence (des aciers) plats carbone en Europe " pour l'industrie automobile et à haute valeur ajoutée, indique Henri Blaffart, vice-président d'ArcelorMittal Europe.
Le groupe sidérurgique justifie sa décision par
la chute du marché de l'acier, avec une demande européenne qui "se
situe environ 25% en deçà de ses niveaux de 2007 ".
À Florange, les salariés soudent les grilles d'entrée du site
A Florange, où les hauts-fourneaux sont à l'arrêt depuis 14 mois, plusieurs dizaines de salariés d'ArcelorMittal bloquent depuis lundi matin les locaux de la direction du site, après avoir
soudé les grilles d'entrée, déterminés à poursuivre leur action. Walter Broccoli (FO) a prévenu que le site risquait de rester "bloqué entièrement " pendant les prochains jours, prévenant Lakshmi Mittal qu'il allait "perdre plusieurs millions d'euros par jour ".
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a jugé dimanche "prématurée "
la question d'une reprise par l'Etat du site sidérurgique mosellan.
Lundi matin, le secrétaire général de la CGT lui a répondu sur France Info. "Le mot nationalisation, s'il
est perçu a l'ancienne, n'est peut-être pas satisfaisant mais en tout
cas, la maîtrise publique d'un certain nombre d'activités ", a
préconisé Bernard Thibault.
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