Les salariés ArcelorMittal du site de Basse-Indre en grève
Très mobilisés, ils craignent que le projet à l'étude pour Florange ne leur soit défavorable.
FLORANGE – Le dossier Florange, au cœur d'âpres discussions depuis plusieurs semaines, soulève des inquiétudes chez d'autres employés d'ArcelorMittal. Plusieurs centaines de salariés se sont rassemblés lundi 10 décembre, dès l'aube, devant le site de l'usine ArcelorMittal de Basse-Indre (Loire-Atlantique) pour protester contre le transfert de certaines de leurs activités vers Florange (Moselle).
Après avoir appelé à une grève d'une journée, les syndicats CGT, FO et CFDT de l'usine ont décidé de prolonger leur mouvement jusqu'à vendredi matin pour dénoncer ce projet, défendu notamment par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. "On maintient le blocage pour demander le retrait du projet de déplacement de deux de nos activités vers Florange", a expliqué Mickaël Eveillard (CGT) à l'AFP. "La direction ne nous a pas donné l'impression de vouloir changer une virgule au projet, qui doit être présenté jeudi en CCE [comité central d'entreprise] à Paris", a-t-il ajouté.
"Ce transfert d'activités n'est pas viable"
Dès 7 heures lundi matin, plus d'une centaine de véhicules se sont garés le long des voies d'accès et tout autour du rond-point situé devant l'entrée de l'usine, tandis qu'un barrage de palettes en interdisait l'accès. Devant l'usine, des affiches ont été placardées, avec notamment le slogan "Full Mittal Racket" (détournement du titre de film Full Metal Jacket). Actuellement, l'usine emploie 546 personnes en CDI et 150 sous-traitants. Ce transfert d'activités concernerait 60 personnes qu'il faudrait reclasser au sein de l'usine, selon les syndicats.
"On sait bien que ça risque d'être préjudiciable pour le site de Basse-Indre, a souligné Frédéric Gautier pour la CGT. Même les cadres nous ont dit qu'ils seraient là aujourd'hui." Un vaste plan de réorganisation des activités du groupe en France est à l'étude pour sauvegarder l'emploi sur des sites en difficulté comme Florange. "Nous allons demander à la direction générale qu'elle retire son projet, qui met non seulement en danger Basse-Indre, mais aussi la filière packaging du groupe", a déclaré Lionel Bellotti pour FO.
"Ce qui risque d'arriver à long ou moyen terme, c'est la fermeture du site de Basse-Indre", a estimé le maire DVG de cette commune de 4 000 habitants de l'ouest de l'agglomération nantaise, Jean-Luc Le Drenn. "Les gens sont très mécontents. On sait que ce transfert d'activités n'est pas viable à terme."
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