Goodyear : la direction ne veut pas du projet de coopérative à Amiens-Nord
En créant une Scop, la CGT espérait sauvegarder les emplois des 1 175 salariés.
C'est un nouveau désaveu pour la CGT à Goodyear. La direction du fabriquant de pneus a rejeté vendredi 26 avril le projet de Scop (coopérative) du syndicat pour l'usine d'Amiens-Nord.
La CGT voulait ainsi maintenir la production de pneus agricoles de l'usine menacée de fermeture et sauver les emplois de 1 175 salariés. Mais, "ce projet de Scop n'est pas une solution de reprise viable des activités agricoles de Goodyear dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique", écrit le fabricant de pneumatiques dans une lettre adressée aux salariés.
La direction motive son rejet en expliquant qu'"alors que la lettre d'intention du 19 mars adressée par la CGT Goodyear Amiens Nord parlait d'une reprise de l'ensemble des activités agricoles de la zone, le projet se limite en réalité à la seule activité de production de pneumatiques agricoles de l'usine". Elle fait valoir qu'"aucune garantie d'emploi n'est par ailleurs offerte".
Pas de solution au problème des pertes d'activité
Ce projet exigerait, selon la lettre de la direction, que le groupe poursuive son activité de Recherche et Développement agricole, une "approche qui n'est pas envisageable, Goodyear ayant clairement exprimé son intention d'arrêter son activité qui génère une perte annuelle de près de 20 millions d'euros".
Pour elle, la solution proposée par la CGT, syndicat majoritaire à l'usine d'Amiens (nord de la France), "consiste en réalité en une simple activité de sous-traitance de production pour le compte de Goodyear". Elle "n'apporte donc pas de solution au problème des pertes récurrentes de l'activité".
Goodyear veut fermer le site, dit la CGT
Le représentant de la CGT de l'usine Goodyear à Amiens-Nord, Mickaël Wamen, a estimé que la direction n'avait "pas pris très au sérieux" le projet de Scop en le rejetant "à peine deux jours" après sa présentation. Selon lui, le projet est "quasiment le même, à quelques éléments près" que celui du groupe américain Titan International, un temps pressenti pour reprendre le site avant d'y renoncer. Pour lui, tout cela prouve "que Goodyear n'a pas d'autre ambition que de fermer le site".
La CFDT avait reproché à la CGT une "position dogmatique", à l'usine Goodyear qui aurait conduit l'entreprise et ses salariés dans l'impasse. De son côté, le gouvernement cherche toujours un repreneur.
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