Jusqu'à présent, les précédents faits de violences dans le cadre d'un plan social n'avaient jamais donné lieu à des sanctions judiciaires. Des personnalités de gauche s'insurgent.
Huit salariés de Goodyear ont été condamnés à neuf mois de prison ferme, ce mardi 12 janvier, pour avoir séquestré sans violence deux cadres de leur entreprise en 2014, alors qu'un plan social menaçait leur entreprise. Cette condamnation est presque une première dans pareil cas.
En 2009, des ouvriers de Continental entraient par effraction dans une sous-préfecture et saccageaient les bureaux pour protester contre la validation d'un plan social (1 120 licenciements) par la justice. Ils furent condamnés à des amendes avec sursis. La même année, quatre cadres de Caterpillar furent séquestrés un jour et une nuit par des salariés menacés par 733 suppressions de postes. Ces derniers furent licenciés, mais pas condamnés.
"C'est ignoble"
La sanction qui vise les salariés de Goodyear choque plusieurs personnalités de gauche. "C'est ignoble et je dirais que surtout, ça consiste à tout mettre en oeuvre pour empêcher les salariés de se défendre", déclare à France 3 André Chassaigne, député PCF. "Les séquestrations de patron, ça a toujours existé", ajoute Pascal Cherki, député PS.
Pourtant, selon le Code pénal, les condamnations auraient pu être plus lourdes : les cas de séquestration inférieurs à sept jours sont passibles de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. Ce soir, les condamnés ne dormiront pas en prison. Ils comparaîtront libres en appel.
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