Jusqu'à 30 000 emplois menacés dans le secteur bancaire, selon Force ouvrière
Le syndicat Force ouvrière redoute de nouvelles suppressions de postes d'ici quelques années dans le secteur bancaire, alors que les groupes finissent l'année 2016 sur de bons résultats et profitent des aides du gouvernement.
Le syndicat Force ouvrière tire la sonnette d'alarme, mardi 7 février : il estime que jusqu'à 30 000 emplois seront menacés d'ici quelques années dans le secteur bancaire en France.
Les responsables syndicaux redoutent en effet de nouveaux plans massifs de suppressions de poste annoncés après la présidentielle et ce, malgré les bons résultats financiers des banques. Le groupe BNP Paribas, par exemple, a annoncé mardi un bénéfice net de 7,7 milliards d'euros en 2016.
Des assistants virtuels pour clients réels
Actuellement, le syndicat FO observe des réductions d'effectifs dans les différents réseaux, de l'ordre de 1 à 2% du personnel chaque année, accompagnées de 50 à 60 fermetures d'agences. Par ailleurs, la généralisation d'assistants virtuels pour réaliser le conseil clientèle, comme cela a notamment été mis en place par le CIC-Crédit Mutuel, laisse craindre le pire pour FO.
"Nous parlons clairement d'arnaque", explique même Sébastien Busiris, le secrétaire général de FO Banques, car, en parallèle, les banques ont largement profité des dispositifs d'aides mis en place par le gouvernement, explique avec colère Sébastien Busiris. "Aujourd'hui, [grâce au crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, le CICE], il y a 350 millions d'euros d'aides pour les banques françaises. Résultat : 3 000 suppressions d'emplois. Deuxième couche : le pacte de responsabilité, avec six milliards d'euros d'aides et d'allègements prévus pour les banques françaises. Quelle prévision en terme d'emplois ? 6 000 suppressions de postes."
Le syndicat a donc envoyé une lettre lundi à Michel Sapin, le ministre de l'Économie, pour l'alerter sur cette situation. FO dénonce aussi les répercussions des suppressions de postes sur les conditions de travail, car cela engendrerait du stress et du mal-être au travail. Le syndicat évoque aussi une inquiétante moyenne : il y aurait une tentative de suicide tous les mois au sein du secteur bancaire.
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