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"Un danger pour nos institutions" : des diplomates dénoncent la réforme de la haute fonction publique

Dans une tribune publiée lundi sur le site du "Monde", ils critiquent un projet qui "se traduira ensuite par une marchandisation de l'Etat, par la perte de son autorité déjà bien fragile".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le ministère des Affaires étrangères à Paris, le 10 mars 2020. (MAXPPP)

Une cinquantaine de diplomates et fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ont dénoncé, dans une tribune au Monde (article pour les abonnés), la réforme de la haute fonction publique voulue par Emmanuel Macron. "Cette réforme de l’encadrement de l’Etat représente un danger pour nos institutions", écrivent-ils. "Elle favorisera (...) les nominations au choix, sapera la neutralité des agents dont les spécialités sont méprisées et les emplois transformés en autant de prébendes : qui voudrait d'un consul ou d'un ambassadeur étiqueté politiquement ?", s'interrogent les signataires, anonymes.

"Une entreprise de démantèlement de fonctions essentielles à l'efficacité de nos institutions républicaines est engagée", par "démagogie et défiance envers d'une fonction publique pourtant loyale", estime ce collectif réuni sous le nom de groupe Théophile Delcassé, le ministre des Affaires étrangères qui a imposé le concours d'entrée dans la carrière diplomatique, jusque-là un privilège de la noblesse, au début du XXe siècle. "Elle se traduira ensuite par une marchandisation de l'Etat, par la perte de son autorité déjà bien fragile, qui aboutira à la désagrégation de notre pays en un mille-feuille communautaire", mettent-ils en garde, plaidant pour "une administration à l'abri du fait du prince".

La réforme vise à dynamiser les carrières et à les rendre plus opérationnelles en puisant dans un plus large vivier de candidats et tend à passer "d'une logique de statut à celle d'emploi", selon des sources gouvernementales. Elle prévoit notamment un passage initial au sein d'un corps d'administrateurs d'Etat indifférenciés, une expérience de terrain obligatoire et la suppression de carrières à vie dans des inspections ou fonctions juridictionnelles.

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