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Manifestation pour les salaires : les fonctionnaires attendent davantage que "des miettes" après le dégel du point d'indice

A moins d'un mois de l'élection présidentielle, des milliers de personnes ont manifesté jeudi en France pour réclamer une augmentation des salaires. Parmi eux, beaucoup de fonctionnaires qui viennent d'obtenir la promesse d'une revalorisation prochaine de leur point d'indice.

Article rédigé par franceinfo - Marie Maheux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation de la fonction publique pour l'augmentation des salaires et la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires, le 17 mars 2022 à Perpignan. (JC MILHET / HANS LUCAS VIA AFP)

Ils sont professeurs, agents de la fonction publique ou travaillent à l'hôpital : tous attendent désormais des chiffres concrets de la part du gouvernement sur les hausses de salaires et le dégel du point d'indice des fonctionnaires. Dans le cortège de la manifestation pour les salaires et le pouvoir d'achat, jeudi 17 mars à Paris, Emilie, aide-soignante, venue du Val-de-Marne pour manifester. "Ils ont effectivement annoncé qu'il y aurait une augmentation du dégel du point d'indice, mais on ne sait pas à quelle hauteur, et on ne veut pas des miettes, explique-t-elle. Tout augmente. On a déjà des salaires bas dans le public. Donc on veut une réelle augmentation pour pouvoir vivre dignement !"

Le gouvernement a en effet annoncé le 14 mars qu'il allait revaloriser le point d'indice des fonctionnaires d'ici l'été. Depuis 2017, celui-ci était gelé mais avec la hausse de l'inflation, estimée entre 3,7 et 4,4% selon la Banque de France, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, a reconnu que le décrochage des salaires des fonctionnaires était une réalité. Dans le cortège, la plupart des fonctionnaires veulent faire entendre leur voix à moins d'un mois de l'élection présidentielle. Comme Yasmine, une éducatrice spécialisée dans la protection de l'enfance, proche de la retraite.

"J'ai calculé que si c'est 1%, pour moi, ça fera 4 euros maximum d'augmentation. Mais avec les cotisations retirées, ça ne fera pas grand chose. Il faudrait minimum entre 6 et 10% !"

Yasmine, éducatrice spécialisée

à franceinfo

"Je pense que si monsieur le président de la République accepte entre 6 et 10%, il serait dans le rattrapage des vingt dernières années sans augmentation réelle des salaires", ajoute-t-elle avec amertume.

Un enjeu électoral dans la présidentielle

10%, c'est aussi ce que réclame Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, qui défile en tête de cortège. Pour revaloriser ce point d'indice − la base de calcul pour la rémunération de 5,7 millions d'agents publics − il ne faut pas attendre six mois, prévient-il. "Plus c'est rapide, mieux c'est", estime l'un de ses collèges Luc Farré, secrétaire général de l'Unsa Fonction publique. Mais il voudrait même aller plus loin. "Il faut aussi que nous travaillions à un dispositif qui permette aux agents publics, aux fonctionnaires, aux contractuels, d'avoir une revalorisation régulière de cette valeur du point d'indice. Il faut qu'elle soit indexée a minima sur l'inflation."

Dans tous les cas, le point d'indice s'invite déjà dans la campagne présidentielle. Emmanuel Macron promet son dégel à l'été s'il est réélu, et sa revalorisation fait aussi partie des programmes de plusieurs candidats à gauche : Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel ou encore Philippe Poutou.

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