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"Cela n'aboutit jamais à rien en ce moment" : le premier emploi encore plus dur à décrocher pour les jeunes

La crise sanitaire et le confinement rendent l'arrivée sur le marché de l'emploi plus difficile qu'avant pour les jeunes. Les débouchés sont réduits.

Article rédigé par Isabelle Raymond - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un jeune homme dans une agence Pôle-emploi (illustration). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Déjà difficile en temps normal, l'entrée des jeunes dans le monde du travail devient encore plus compliquée cette année, en raison de l'épidémie de Covid-19 et de ses conséquences. À la mission locale de Guyancourt (Yvelines), ils sont une petite dizaine à suivre une formation de sauveteurs. Ils ont de 18 à 24 ans et participent au dispositif intitulé "garantie jeunes", créé sous le précédent quinquennat. Des jeunes sans formation, ni diplôme, qui apprennent ici à rédiger un CV, préparer un entretien d'embauche et qui peaufinent leur projet professionnel. Ils sont indemnisés pendant un an à hauteur de 500 euros par mois, en échange d'une assiduité totale.

Mais depuis que le deuxième confinement a commencé, Maelle, 21 ans, déscolarisée depuis trois ans, avoue que le découragement la gagne parfois : "Le confinement actuel n'aide pas, parce qu'on est censé pendant un an chercher activement du travail. Mais c'est assez compliqué, ça n'aboutit jamais à rien en ce moment."

"On cherche, mais même les conseillers ne savent pas trop vers quoi nous diriger, vu qu'on est un peu enfermés."

Maelle, 21 ans

à franceinfo

Ibrahima n'a pas plus de succès avec les quelques CV qu'il envoie, sans conviction. Mais il se trouve presque chanceux de pouvoir aller à la mission locale tous les jours : "Le collectif c'est important, parce que ça permet d'échanger des idées, de voir des gens. Aujourd'hui c'est un luxe de se permettre de croiser des gens, de parler avec eux ! On n'atteint peut-être pas un point de non-retour pour les jeunes, mais c'est critique quand même."

Des recrutements suspendus

C'est même très critique, confirme François Chémèque le directeur de la mission locale de Saint-Quentin-en-Yvelines : "L'intérim repartait en juillet, on menait des opérations de recrutement avec des entreprises, des magasins, mais ça s'est arrêté. On avait des recrutements qui étaient en cours avec des associations, là elles ont cessé ou diminué leurs activités, donc les recrutements sont suspendus."

Le directeur de la mission locale constate moitié moins de débouchés que d'habitude, pour les quelques 5 000 jeunes dont il s'occupe sur son secteur, que ce soit en intérim, en CDD, ou en apprentissage.

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