"Nous ne sommes pas le président et la majorité des riches", assure Gilles Le Gendre, député LREM de Paris
Gilles Le Gendre, le député LREM de la deuxième circonscription de Paris a défendu Emmanuel Macron et sa politique, lundi, sur franceinfo. "Les syndicats ne sont pas nos adversaires", a-t-il tenu à rappeler.
"Nous ne sommes pas le président et la majorité des riches", a martelé lundi 9 octobre sur franceinfo, Gilles Le Gendre, le député LREM de la deuxième circonscription de Paris. Il a réagi aux nombreuses critiques envers les paroles maladroites et les choix politiques d'Emmanuel Macron, qui se sont multipliés ces derniers jours, alors qu'une nouvelle semaine de mobilisation sociale à risque débute pour le gouvernement.
franceinfo : Est-ce pour contrer l'étiquette "Président des riches" qui colle à Emmanuel Macron que vous déposez un amendement pour taxer les yachts, les voitures de grand luxe et les métaux précieux ?
Gilles Le Gendre : Oui, l'amendement va être déposé. C'est même Richard Ferrand, le président du groupe, qui va le déposer personnellement. C'est un signal important, c'est surtout un signe de notre cohérence de politique économique. Nous ne sommes pas le président et la majorité des riches. Nous avons décidé de supprimer l'ISF (l'impôt sur la fortune) pour le remplacer par l'IFI (impôt sur la fortune immobilière). C'est une question de cohérence. Nous voulons libérer le capital pour financer l'économie, soutenir la croissance et développer l'emploi. Dès lors que dans l'ancien ISF, il n'y avait des actifs qui ne répondaient pas à ces critères, notamment ces fameux signes extérieurs de richesse, il était normal que nous renforcions la taxation qui les frappe.
Taxe sur les yachts, suppression de l'ISF: "nous ne sommes pas le président et la majorité des riches" selon @GillesLeGendre (LREM) pic.twitter.com/Qteu3Kmw26
— franceinfo (@franceinfo) 9 octobre 2017
La réunion des principaux syndicats, dont FO et la CFDT, pour discuter, à l'invitation de la CGT, d'une action commune contre les ordonnances réformant le Code du travail, vous inquiète-t-elle ?
Je ne rentrerai pas dans les stratégies syndicales. Les syndicats ne sont pas nos adversaires, nous avons dans le pays des opposants et des adversaires politiques, nous n'avons pas d'adversaires syndicaux. Il y a un problème dans ce pays qui est la fragilité des syndicats, leur faible représentativité. Les réformes que nous engageons sont des réformes qui, à terme, permettront de renforcer les syndicats. Lorsque dans les ordonnances, nous voulons développer le dialogue social, c'est le dialogue social entre les syndicats et les patrons. Donc nous avons besoin d'eux. Maintenant, ils sont traversés par des forces contradictoires, en leur sein même, et qui expliquent qu'il est difficile de les convaincre des réformes que nous sommes en train d'engager.
Avec son langage "cash", le président vous aide ou vous dessert-il ?
Il nous aide. Le conformisme du langage et de la pensée est exactement l'autre revers de la pièce de l'immobilisme qui a caractérisé l'action publique depuis des années dans ce pays. Je ne qualifierai jamais, pas plus que l'a fait le chef de l'État, les syndicalistes de fainéants. Il ne visait pas les syndicalistes, il visait la fainéantise de l'action publique des hommes et des femmes politiques qui ont gouverné ce pays depuis 30 ans, et qui l'ont laissé dans l'état où il est aujourd'hui. Nous sommes en train de transformer le pays, et nous faisons en sorte que l'effort que nous demandons au pays soit équitablement réparti.
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