: Carte Visualisez où sont les sites d'extraction de pétrole en France
Deux puits en Seine-et-Marne et huit en Gironde : depuis plusieurs mois, les différentes autorisations de forages accordées relancent le débat concernant l'exploitation du sous-sol français. En février 2024, la commissaire enquêtrice en charge de l'enquête publique sur les projets de forages à La Teste-de-Buch (Gironde) a en effet rendu un avis favorable (PDF) à l'ouverture de huit nouveaux puits.
Quant à la Seine-et-Marne, le gouvernement a signé fin 2023 un décret y autorisant l'extension d'un site pétrolier, avec deux puits supplémentaires, révélait dimanche le journal Libération.
Car même si sa production demeure très modeste, la France continue d'extraire du pétrole de son sous-sol. "Mais cela représente moins de 1% de ce qui est consommé en France", souligne Francis Perrin, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l'énergie. Chaque année, ce sont ainsi 600 000 tonnes d'équivalent pétrole qui sortent des puits forés sur le territoire hexagonal.
En France métropolitaine, 63 concessions
En tout, au 1er avril 2024, 63 concessions sur le territoire français sont ainsi accordées par l'Etat à des compagnies pétrolières, d'après le ministère de la Transition énergétique (PDF). Pour l'essentiel, ces sites se concentrent dans le Bassin parisien et en Aquitaine, et de façon marginale en Alsace. Sept permis de recherches sont aussi en cours.
Pour la plupart, ces sites sont connus depuis plusieurs dizaines d'années et sont la propriété de groupes comme Geopetrol ou Vermilion, bien plus modestes que les géants Total ou Exxon. "Néanmoins, pour certaines de ces petites et moyennes compagnies, la France demeure un territoire intéressant. Et étant donné le niveau actuel du prix du pétrole, cela demeure rentable", note le chercheur.
Des nouveaux forages encore possibles uniquement jusqu'en 2040
Mais à partir de 2040, ces entreprises seront contraintes d'arrêter d'exploiter ces gisements, et ce afin de respecter les engagements climatiques pris par la France et espérer ainsi parvenir à la neutralité carbone d'ici 2050. La France a en effet voté en 2017 la loi Hulot, "mettant fin à la recherche ainsi qu'à l'exploitation des hydrocarbures" à horizon 2040.
Depuis le vote de cette loi, la France n'octroie plus non plus de nouveaux permis d'exploration ou de recherche de nouveaux gisements. En revanche, les permis d'exploration et d'exploitation accordés avant 2017 restent valides et peuvent être prolongés. Cela permet donc à certaines compagnies d'entreprendre de nouveaux forages sur des sites actuellement en activité. "L'Etat s'était engagé en octroyant des permis. Il ne pouvait pas revenir sur sa parole sans s'exposer à un risque juridique", relève Francis Perrin.
Ces modalités entachent fortement la portée symbolique de cette loi, alors que le pétrole représente encore un tiers de la consommation primaire d'énergie en France. La combustion des énergies fossiles représente en effet 80% des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique mondial.
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