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Électricité : les "offres vertes" se développent mais n'ont pas toutes les mêmes effets sur l'environnement

Les fournisseurs d'électricité proposent tous des "offres vertes". En 2020, presque quatre millions d’abonnés en France ont souscrit à ces contrats. 

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Illustration d'éoliennes dans le département d'Eure-et-Loire, le 11 août 2020. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Faire un geste pour l’environnement à travers sa facture d’électricité, de plus en plus de consommateurs font ce choix en souscrivant à des "offres vertes", presque quatre millions d’abonnés l'ont fait en 2020. Une minorité à côté du tarif réglementé d’EDF mais une minorité en plein essor. Les fournisseurs l’ont bien compris et proposent tous des "offres vertes". Mais attention, elles sont loin d’avoir toutes le même effet sur la transition énergétique.

Des certificats d'électricité "verte"

En matière d’offres électrique dites "vertes", les consommateurs ont le choix. Le médiateur national de l’énergie a créé un comparateur sur son site internet. Frédérique Fériot, sa directrice exécutive, l’a fait tourner : "J’ai fait une simulation ce matin, j’avais 83 offres d’électricité, et plus de 60 pour de l'électricité verte." Mais, elle le rappelle : "L'électricité qui est livrée aux consommateurs, c’est la même pour tout le monde. On ne peut pas séparer les électrons dans les réseaux."

En France, 72% de la production électrique est d’origine nucléaire, c'est ce qui sort de nos prises. Pour qu’une offre soit dite verte, le fournisseur qui nous vends un contrat d’électricité doit acheter un certificat qui garantit que l’équivalent de ce que nous consommons a été produit ailleurs en énergie renouvelable. "Ces certificats, vous garantissent qu’une installation, à un endroit en Europe, a bien produit une quantité donnée d’énergie renouvelable et l’a injectée sur le réseau, explique Fabrice Gourdellier, directeur du marché des particuliers chez EDF. C’est simplement qu’on ne peut pas suivre un électron depuis son lieu de production jusqu’à son lieu de consommation."

Des contrats parfois "difficilement contrôlables"

Ces certificats de garantie d’origine posent deux questions. Premièrement, il s’agit souvent d’énergie hydraulique comme des barrages. Ces installations existent pour la plupart depuis longtemps et participent peu au développement de nouveaux moyens de production en énergie renouvelables. Certains certificats présentent par ailleurs des garanties trop faibles aux yeux de la Commission de régulation de l’énergie comme l’explique son président Jean-François Carenco : "Ça devient compliqué quand le fournisseur dit à son client : 'C'est de l’énergie verte, j’ai un certificat qui vient de Norvège.' Ça devient difficilement contrôlable. Il y a des contentieux notamment là-dessus au tribunal administratif."

Certains fournisseurs vont plus loin. Ils ne se contentent pas d’acheter des certificats, ils achètent directement de l’électricité chez des producteurs d’énergies renouvelables locaux. "On a par exemple des collectivités locales ou des petites entreprises qui vont être productrice d’énergies renouvelables. On va avoir aussi beaucoup de projets citoyens avec lesquels nous sommes aujourd’hui en contrat direct", explique Fanélie Carrey-Conte, directrice de la coopérative Enercoop. Alors ces offres "bio" sont plus chères.

L’agence publique de la transition écologique, l’Ademe, prépare un label pour mieux s’y retrouver. Il sera disponible d’ici l’été 2021. 

Que valent les offres "énergie verte" ? Reportage de Grégoire Lecalot

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