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Factures d'énergie impayées : le médiateur réclame "un droit à une alimentation minimale en électricité pour tous" et toute l'année

À partir du 1er avril, fin de la trêve hivernale, les fournisseurs pourront relancer les limitations de puissance. Les coupures d'électricité n'interviendront qu'au bout de 60 jours. En revanche, les coupures de gaz reprendront.
Article rédigé par franceinfo
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Les interventions pour impayés de facture d'énergie ont augmenté de 10 % en 2022, selon le médiateur national de l’énergie. (MARC OLLIVIER / MAXPPP)

Les interventions pour impayés de facture d'énergie, synonymes de coupures ou de limitations de puissance chez les consommateurs, ont augmenté de 10 % en 2022, selon le médiateur national de l’énergie. Sa directrice générale, Frédérique Fériaud, invité de franceinfo jeudi 30 mars, évoque un total de 863 000 coupures ou limitations de puissance pour l'année 2022. L'inflation sur les produits du quotidien est, selon elle, "probablement une explication à cette hausse".

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À partir du 1er avril, fin de la trêve hivernale, les fournisseurs pourront relancer ces interventions pour impayés. Selon la nouvelle disposition réglementaire qui rentrera en vigueur à cette date, "il n'y aura plus de coupure d'électricité directement", se réjouit Frédérique Fériaud. "Les fournisseurs auront l'obligation de laisser une puissance minimale pendant 60 jours pour laisser le temps aux clients en difficulté de trouver une solution pour s'acquitter du paiement de leurs factures", explique-t-elle. En revanche, les coupures de gaz pourront reprendre.

Accélérer la rénovation énergétique

"Nous ce qu'on demande, c'est d'aller plus loin dans la protection des consommateurs", poursuit Frédérique Fériaud. La directrice générale du médiateur plaide pour que "soit instauré un droit à une alimentation minimale en électricité pour tous et tout au long de l'année", et non pas dans une limite de 60 jours. Réduire la puissance "permet d'alimenter des appareils électriques essentiels", comme un frigo ou de brancher un téléphone "mais pas d'avoir un fonctionnement normal", précise-t-elle. Pour Frédérique Fériaud, c'est la seule solution pour permettre aux usagers précaires d'avoir "des conditions de vie décentes".

Avant même l'entrée en vigueur, en avril, de cette mesure pour repousser les coupures de 60 jours, EDF avait fait savoir qu'elle privilégierait les réductions de puissance aux coupures. Ainsi, dès l'an dernier, le médiateur a recensé 157 000 coupures contre 254 000 en 2021, avec "en contrepartie", une "forte augmentation des réductions de puissance", soit "610 000 environ, contre 448 000 l'année précédente".

À long terme, Frédérique Fériaud réclame également d'aller plus loin dans la rénovation énergétique des logements. "Isoler les logements et aller beaucoup plus vite", résume-t-elle.

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