Flambée des prix de l'électricité : "C'est absolument angoissant et stressant", s'inquiète un meunier normand qui s'est vu proposer des tarifs cinq fois plus cher
Le gouvernement entend rappeler à l'ordre les fournisseurs d'énergie accusés de ne pas "suffisamment jouer le jeu" en gonflant les prix proposés aux entreprises, surtout les PME.
C'est un rendez-vous très attendu au moment de renouveler les contrats des petites et moyennes entreprises. Le ministre de l'Economie réunit mercredi 5 octobre 2022, à Bercy, les fournisseurs d'énergie pour leur faire signer une charte afin de maîtriser davantage la hausse des prix de l'électricité et du gaz imposés aux entreprises. Certains petits patrons n'en dorment d'ailleurs plus, comme ce meunier normand, dont le prochain contrat d'électricité lui annonce des factures cinq fois supérieures à l'année dernière.
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Patron du Moulin d'Auguste aux Andelys, non loin d'une boucle de la Seine, dans l'Eure, Sébastien Dutacq a l'esprit torturé par l'arrivée à échéance de son contrat d'électricité, le 30 novembre prochain. Son fournisseur actuel, TotalEnergies, ne lui a fait aucune offre cet été, et après un mois de recherche infructueuse, un seul fournisseur lui a répondu. "Seul EDF a répondu pour me proposer une offre dont le budget annuel pour un mois serait multiplié par cinq. Je passerais de 58 000 euros à 279 000 euros d'électricité annuelle", décrit-il.
"Nous ne pouvons pas nous arrêter"
Une facture impossible à payer pour cette entreprise de 14 salariés au chiffre d'affaires de quatre millions d'euros. Elle est déjà confrontée à la hausse du prix du blé, du papier pour les sachets de farine et du gasoil pour les livraisons. Sébastien Dutacq a donc refusé cette offre. "Dans l'état actuel des choses, je n'ai pas de solution alternative pour le moment. C'est absolument angoissant et stressant pour un chef d'entreprise. Notre activité, c'est de réapprovisionner nos clients boulangers, donc nous ne pouvons pas nous arrêter", confie l'artisan. Il se dépêche de faire des stocks de farine, avant de risquer la coupure d'électricité.
Tous les énergéticiens doivent désormais signer un "code de conduite", comme l'espère le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Bercy souhaite en effet créer des "conditions de meilleure qualité" et "plus protectrices" en agissant "au niveau national", en plus des négociations en cours au niveau européen, a expliqué Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. Ses homologues européens se sont accordés vendredi dernier à Bruxelles sur des mesures consistant à récupérer une partie des "superprofits" des producteurs d'énergie pour les redistribuer aux consommateurs et à réduire la demande d'électricité aux heures de pointe.
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