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Nationalisation d'EDF à 100% : comment et pourquoi le gouvernement veut-il agir vite ?

Le gouvernement avait annoncé son intention de renationaliser l'entreprise au début du mois. Ce mardi, c'est l'offre publique d'achat qui a été dévoilée ainsi que le calendrier de ce plan censé assurer l'indépendance énergétique de la France.

Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les bureaux d'EDF à Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

La renationalisation d'EDF annoncée par Elisabeth Borne début juillet va coûter près de dix milliards d'euros aux pouvoirs publics. Le ministère de l'Economie a annoncé mardi 19 juillet le lancement d'une offre publique d'achat pour sortir l'entreprise de ses difficultés économiques et industrielles. Plutôt qu'une loi de nationalisation, le gouvernement a opté pour une méthode plus rapide : le rachat d'actions. Mais comment et quand va-t-il procéder ?

L'État possède 84% d'EDF, il lui faut donc racheter les 16% restant. Au prix de 12 euros l'action, le calcul est rapidement fait. Cela donne une OPA à 9,7 milliards. Soit la fourchette haute de ce que les analystes avaient escompté. À noter qu'à 12 euros l'action, EDF ne brade pas sa valeur boursière car même si le titre valait 33 euros à son lancement en 2005, cela représente aujourd'hui une plus-value de 53% par rapport au cours de bourse. Un cours relevé la veille de l'annonce de la renationalisation par la Première ministre. C'est aussi une hausse de 34% par rapport à la moyenne des cours de bourses de ces 12 derniers mois. D'ailleurs, la Bourse de Paris ne s'y est pas trompée : mardi matin, l'action a bondi de 15% à l'ouverture.

L'urgence de renouveler un parc vieillissant

Maintenant que le gouvernement est sorti du bois, le calendrier est connu. L'OPA sera lancée en septembre et clôturée mi-octobre. Cela signifie que d'ici la fin octobre EDF aura donc quitté la bourse. Il faut cependant que le Parlement donne son feu vert et qu'il vote la loi de finances rectificative cet été pour débloquer les crédits. Des crédits budgétés, assure le gouvernement. Car derrière cette renationalisation, l'idée est bien d'assurer l'indépendance et la souveraineté énergétique de la France. L'Etat veut avoir les coudées franches notamment parce qu'il se lance dans des projets à très long terme comme la construction de six nouveaux réacteurs EPR 2, voire huit de plus d'ici 2050.

Ce projet est urgent face au vieillissement du parc nucléaire. Plus de la moitié de ses 56 réacteurs sont à l'arrêt, pour maintenance ou à cause de problèmes de corrosion. Le projet de Flamanville accuse par ailleurs plus de dix ans de retard et sa mise en servivce est prévue pour la fin de l'année prochaine. Preuve de cette situation critique : la France, habituellement exportatrice d'électricité en cette période de l'année, doit en importer auprès de l'Espagne, de la Suisse, de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne.

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