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Précarité énergétique : deux ans après son lancement, le dispositif MaPrimeRenov' ne fait pas l'unanimité

A l'occasion mercredi de la journée de lutte contre la précarité énergétique, franceinfo fait le point sur le dispositif MaPrimeRenov', censé la réduire mais perfectible.

Article rédigé par franceinfo - Valentin Houinato
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une personne se tient devant son chauffage, à Marseille le 19 novembre 2019 (illustration). (NICOLAS VALLAURI / MAXPPP)

Le 10 novembre est la journée de lutte contre la précarité énergétique. On estime que 12 millions de personnes sont concernées en France et elles font face à des difficultés d'autant plus importantes avec l'augmentation des prix des énergies. Depuis 2020, il est possible de bénéficier du dispositif MaPrimeRenov', destiné à lutter contre les passoires énergétiques. Concrètement, il s'agit de bénéficier d'aides de l'Etat pour faire des travaux d'isolation, changer des radiateurs, des fenêtres, etc. Si ceux qui ont bénéficié du dispositif semblent satisfaits, celui-ci comporte des failles.

1 000 euros d'économie en fioul

"Voici l'unité intérieure" : Alexis présente sa nouvelle pompe à chaleur, installée il y a un an dans sa maison de Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne). "C'est tout petit, ça ne prend pas de place et c'est silencieux." En plus de tout cela, c'est économique. "Me chauffer au fioul coûtait entre 2 000 et 2 500 euros par an", détaille-t-il en regardant ses anciennes factures. "Avec la pompe à chaleur, je suis à moins de 1 000 euros."

Avec moins de 30 000 euros de revenus à l'année, Alexis et son épouse sont considérés comme "très modestes" par les barèmes du dispositif. Par conséquent, l'Etat a pris la quasi-totalité des frais en charge. "La pompe à chaleur a coûté 13 000 euros TTC, installation comprise. J'ai eu un reste à charge de 1 500 euros." Depuis, la température a augmenté de trois degrés dans sa maison.

"Je suis en tee-shirt dans la maison au mois de novembre et le chauffage est éteint."

Alexis, bénéficiaire du dispositif MaPrimeRenov'

à franceinfo

A Jouy-en-Josas (Yvelines), il faut passer le portail de Julian Noyelle pour découvrir sa toute nouvelle façade de maison, un beige qui tire vers le rose. "C'est moins solide qu'avant car il y a des plaques de polystyrène, même si elles sont renforcées", explique-t-il en passant la main sur le crépis, avant de frapper doucement le mur pour en démontrer la résistance. Celui qui voulait donner un coup de jeune à sa maison des années 1950 a donc opté pour l'isolation extérieure. L'économie énergétique est bluffante : "A l'issue de la première année, j'ai eu 30% de réduction sur ma facture de gaz."

Le dispositif n'est pas assez global

Comme eux, plus de 600 000 Français ont déposé un dossier en 2021. Si dans l'entourage de la ministre en charge du Logement, Emmanuelle Wargon, on assure que ce dispositif est un succès, ce n'est en revanche pas l'avis de Jean-Baptiste Lebrun, directeur du Réseau pour la transition énergétique. "Les ménages les plus modestes conservent des restes à charge qui sont très importants, parfois de l'ordre de 40 ou 50% du prix des travaux", déplore-t-il.

Il regrette aussi le manque de globalité du dispositif. "Les aides ciblent essentiellement les travaux simples, par exemple un simple changement de chaudière. On devrait pourtant aller massivement vers des rénovations globales de l'ensemble des logements et des bâtiments, pour pouvoir protéger durablement les Français contre la précarité énergétique." Jean-Baptiste Lebrun estime qu'il faudrait autour de 800 000 rénovations de logements chaque année pour mettre fin à la précarité énergétique.

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