La Commission européenne a mis sans surprise son veto à la fusion Alstom/Siemens. L'UE estime que ce mariage n'aurait pas respecté les règles de concurrence inscrites dans les traités. Paris et Berlin sont en colère.
Le veto de Bruxelles est tombé mercredi 6 février. Le mariage n'aura pas lieu entre Alstom et Siemens. Cette décision ulcère le gouvernement français. C'est "une mauvaise décision, un mauvais coup à l'industrie européenne", estime Édouard Philippe. Henri Poupart-Lafarge, PDG d'Alstom, évoque "un grand gâchis".
Crainte d'une hausse des prix
Le programme était pourtant prêt depuis 2017. L'objectif était de créer un géant européen pour lutter contre la concurrence chinoise, mais ce projet aurait placé les mastodontes français et allemand en situation de quasi-monopole. Impensable pour la Commission européenne. "Cette fusion aurait conduit à une augmentation des prix, à la réduction de l'offre et de l'innovation", pointe Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence.
À Belfort (Territoire-de-Belfort), les syndicats sont soulagés. Ils craignaient de voir cette fusion se faire au détriment d'Alstom. Les Français et les Allemands redoutent désormais l'arrivée du géant chinois CRCC qui vend 200 TGV par an, huit fois plus qu'Alstom et Siemens réunis. L'entreprise française assure que son carnet de commandes lui permet d'être solide jusqu'en 2025.
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