Baudouin Prot quitte prématurément la tête de BNP Paribas
Président du groupe depuis décembre 2011, Baudouin Prot, 63 ans, invoque des "raisons personnelles". Mais l'amende record infligée par la justice américaine plane sur cette décision.
BNP Paribas a annoncé vendredi le départ prématuré de son président, Baudouin Prot, qui cédera le 1er décembre les rênes de la banque à son conseiller Jean Lemierre. L'information, qui avait largement circulé en début de semaine, a été entérinée à l'issue d'un conseil d'administration réuni vendredi 26 septembre dans la soirée.
Prot invoque "des raisons personnelles"
Président du groupe depuis décembre 2011, Baudouin Prot, 63 ans, a ainsi décidé de mettre un terme à une carrière de plus de 30 ans au sein de la première banque française en termes de capitalisation boursière, "pour des raisons personnelles". "Après m'être pleinement consacré à la réussite du groupe depuis plus de 30 ans, j'ai décidé, pour des raisons personnelles, de prendre du recul", selon un communiqué. "J'estime que le moment est venu pour moi de passer le flambeau à un nouveau président, qui apportera une énergie nouvelle à notre entreprise, à l'heure où les défis d'après-crise se présentent."
Son successeur, Jean Lemierre, ancien directeur du Trésor entré dans la banque en 2008, reprendra également le mandat d'administrateur de Baudouin Prot, qui coupe ainsi tous ses liens avec la banque.
Un PDG affecté par l'amende américaine record
Ce départ avait été évoqué plusieurs fois dans la presse au beau milieu de l'affaire des violations d'embargos qui a écorné la réputation de la banque et valu au groupe une amende record de 8,9 milliards de dollars (6,6 milliards d'euros). Mais les autorités américaines n'ont jamais réclamé son départ. S'il n'a pas personnellement été mis en cause, Baudouin Prot avait été très affecté par cette affaire, selon des sources internes, ce qui a motivé sa décision de ne pas aller au bout de son mandat qui courait jusqu'en 2017.
Figure emblématique de BNP Paribas, Baudouin Prot a contribué à faire de la banque un mastodonte de son secteur, au sein du tandem qu'il formait avec le président Michel Pébereau, auquel il succéda.
Selon le magazine Capital, il Prot devrait bénéficier d'une prime de départ de 150 000 euros ainsi que d'une retraite-chapeau d'au moins 522 432 euros par an soit l'équivalent de 43% de sa rémunération en 2013 (1,2 million d'euros).
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