: Vidéo "Nous demandons que si Bridgestone ne réalise pas ses investissements en France, il rembourse les subventions de l'Union européenne", déclare Fabien Roussel
Il faut que l'Etat "prenne plus de contrôle et de pouvoir dans ces entreprises et en donne aux salariés", a réclamé sur France Inter le secrétaire national du Parti communiste et député du Nord.
Le gouvernement, les élus locaux et les syndicats de l'usine Bridgestone de Béthune (Pas-de-Calais) vont tout faire pour éviter la fermeture du site du géant japonais du pneumatique, qui emploie 863 personnes. Les ministres Agnès Pannier-Runacher (Industrie) et Elisabeth Borne (Travail) seront à Béthune lundi 21 septembre pour rencontrer les élus du territoire, dont le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand, et la direction Europe de Bridgestone, avant une seconde réunion avec des représentants du personnel et élus.
"Nous demandons que si Bridgestone ne réalise pas ses investissements en France il rembourse les subventions de l'Union européenne", a déclaré sur France Inter Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, député du Nord et natif de Béthune.
Xavier Bertrand a expliqué qu'il fallait investir 200 millions d'euros pour moderniser l'usine de Béthune. Les difficultés ont commencé il y plus d'un an. "C'est la proposition que nous portons depuis plusieurs années", a répondu Fabien Roussel. "Les syndicats à plusieurs reprises ont interpellé le ministère, nous avons été reçus à Bercy plusieurs fois pour demander que ces investissements aient lieu au plus vite."
Nous avons dénoncé les subventions de l'Union européenne auprès de Bridgestone Europe qui ont permis d'agrandir le site de Poznan. 140 millions d'euros investis par Bridgestone en Pologne dont 24 millions de l'Union européenne pour augmenter la production du site de Pologne et affaiblir celui de Béthune.
Fabien Rousselà France Inter
Selon Fabien Roussel, "c'est là qu'on voit que l'Union européenne organise la concurrence déloyale au sein d'un groupe européen. C'est insupportable. Nous demandons que si Bridgestone ne réalise pas ses investissements en France, il rembourse les subventions de l'Union européenne."
Il faut que l'Etat "prenne plus de contrôle"
L'Etat ne peut pas toujours faire pression sur les grands groupes qui décident de fermer des usines en France. "Quand l'Etat n'est pas présent au sein du capital avec la BPI [Banque publique d'investissement], notamment, eh bien nous n'avons aucun levier pour agir. Nous sommes complètement dépendants d'actionnaires, de fonds de pension qui se situent aux Etats-Unis ou ailleurs", a expliqué Fabien Roussel. Il faut que l'Etat "prenne plus de contrôle et de pouvoir dans ces entreprises et en donne aux salariés."
L'épidémie de coronavirus a mis de nombreuses entreprises en difficultés, mais certaines en ont aussi profité pour "mettre en œuvre des plans de licenciements et des délocalisations", selon Fabien Roussel. "Au lieu que le plan de relance serve notre industrie, nous voyons beaucoup d'usines fermer." Fabien Roussel a insisté sur l'importance du rôle de l'Etat. "Il faut peser de tout son poids pour que Bridgestone réalise ses investissements et que le plan de relance de la France soit là pour le faire."
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