Cet article date de plus de sept ans.

Les actionnaires peuvent désormais encadrer les salaires des grands patrons

La loi Sapin II s'applique pour la première fois dans les assemblées générales des entreprises cotées en bourse. Les actionnaires peuvent désormais s'opposer aux montants des salaires des dirigeants. 

Article rédigé par Célia Quilleret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Olivier Brandicourt, le directeur général de Sanofi lors de l'assemblée générale du numéro un français de la pharmacie, à Paris, en mai 2015. (ERIC PIERMONT / AFP)

Les assemblées générales de Sanofi et de PSA se tiennent mercredi 10 mai. C'est la période, en ce moment, pour les entreprises cotées en bourse. Avec une nouveauté importante cette année : les actionnaires vont pouvoir se prononcer sur la rémunération des dirigeants. Un sujet particulièrement sensible. 

La loi Sapin II s'applique pour la première fois dans les assemblées générales. En cas de majorité, elle est contraignante. Les actionnaires peuvent donc désormais s'opposer à des rémunérations qu'ils jugent trop élevées, des bonus ou des primes exceptionnelles. Est-ce que ce sera suffisant pour éviter certains scandales ? C'est toute la question.

La majorité est requise

Loïc Dessaint, le directeur du cabinet Proxinvest à Paris, conseille des actionnaires qui investissent dans de grandes entreprises cotées. Aujourd'hui, il les encourage à voter, entre autres, contre la rémunération du patron de Sanofi, Olivier Brandicourt. "C'est 9,6 millions d'euros. Cela représente peut-être environ 500 fois le Smic, c'est complètement démesuré, indique-t-il. Chez Sanofi, ce sont surtout les montants qui vont choquer je pense. Et aussi des variables qui peuvent être excessifs. C'est-à-dire que les bonus annuels peuvent atteindre des sommes parfois folles alors que, si on les divise par deux, on arrive au même résultat. Ils seraient tout aussi bons."

7,6 millions d'euros en 2017 pour Carlos Tavares

Sauf qu'il n'est pas du tout acquis que les actionnaires de Sanofi rejettent en majorité cette rémunération. Le problème est le même chez PSA. Selon les calculs de Proxinvest, Carlos Tavares va tenter de faire grimper sa rémunération à 7,6 millions d'euros en 2017, retraite comprise, contre 5 millions en 2016. Une somme qui va faire grincer des dents. Certains actionnaires vont voter contre mais si la famille Peugeot et l'actionnaire chinois l'approuvent, ça passera, même avec cette loi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.