Réflexion faite: Carlos Ghosn, les vertus de la cupidité
Carlos Ghosn, désormais ancien patron de Renault et Nissan, a été rattrapé par le fisc japonais. Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef de "Philosophie Magazine", est l'invité du Soir 3 pour décrypter cette situation sous un autre angle.
"Il y a une ambivalence chez Carlos Ghosn. D'un côté il est réputé pour aimer l'argent, avec ces salaires mirobolants, contre l'avis de l'État français et de ses actionnaires. Il y a un salaire en France, un au Japon, ces propriétés somptueuses, ces grandes fêtes. Il y a un goût pour le faste", explique Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef de "Philosophie Magazine". "Mais chez Carlos Ghosn, il y a autre chose, il y a ce travailleur infatigable, ce patron hors-norme, ce stratège de génie qui va faire de Renault-Nissan la première entreprise automobile mondiale. C'est intéressant, car il y a un lien entre ce goût pour l'argent et cette réussite extraordinaire de l'entreprise."
"Les vices des particuliers contribuent à la félicité publique"
Michel Eltchaninoff cite "La fable des abeilles" du philosophe néerlandais Bernard Mandeville pour illustrer ses propos. "Il nous dit que dans une société riche, les individus peuvent être animés de quelque chose de pas très glorieux, de cupidité, mais c'est ça qui rend la société riche", expose-t-il. Pour conclure, le rédacteur en chef de "Philosophie Magazine" cite Mandeville : "Les vices des particuliers contribuent à la félicité publique". "Mais on voit avec Carlos Ghosn que ça ne fonctionne pas toujours", précise-t-il.
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