Salaire de Carlos Tavares : "Ça ne me choque pas qu'un génie de l'automobile gagne ça", réagit Michel-Edouard Leclerc

Le président du groupe Leclerc compare la rémunération du patron du groupe automobile Stellantis à celle d'un footballeur comme M'Bappé, deux "génies" dans leur secteur respectif selon lui.
Article rédigé par franceinfo
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Michel-Édouard Leclerc, le président du groupe Leclerc, est l'invité du 8.30 franceinfo, le 18 avril 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Michel-Édouard Leclerc ne se dit pas choqué par le revenu du PDG de Stellantis. Carlos Tavares a obtenu la validation par les actionnaires de la hausse de sa rémunération, qui pourra atteindre 36,5 millions d'euros en 2023, soit près de 100 000 euros par jour. Selon le patron des magasins Leclerc, invité de franceinfo le jeudi 18 avril, Carlos Tavares "est un génie, c'est un M'Bappé de l'automobile" alors, "si ça ne vous choque pas qu'un footballeur gagne deux fois plus, ça ne me choque pas qu'un génie de l'automobile gagne ça".

Concernant les bas salaires, Michel-Édouard Leclerc estime que la décision de Florent Menegaux, directeur général de Michelin, de proposer un "salaire décent" pour ses 132 000 salariés ne peut pas s'appliquer partout. "Je ne pense pas qu'on puisse généraliser, car il [Florent Ménégaux] ne parle que de salaire, pas de dividendes, pas du reste... Donc je pense qu'il y a beaucoup d'effets de présentation" dans la proposition de Michelin qui souhaite donc rémunérer ses salariés entre 1,5 et 3 fois le Smic.

Mieux redistribuer les richesses

"On peut faire mieux" en termes de rémunération et de justice sociale, reconnaît-il, mais pour lui, c'est principalement "le but de la fiscalité, de redistribuer" les inégalités salariales. Il ne voit donc pas de problème à ce que "des gens valent cher et touchent beaucoup de revenus". L'idée, est plutôt d'ensuite "redistribuer ça à ceux qui n'ont pas la capacité de gagner autant". Il estime que "tous les quatre ou cinq ans, la Cour des comptes devrait revoir les barèmes [d'imposition] pour pouvoir redistribuer".

S'il n'attaque pas le salaire du patron de Stellantis, il tacle cependant les subventions touchées par le groupe et rappelle que son bénéfice pour 2023 est de 18,6 milliards d'euros. Selon le patron de Leclerc, "l'État dit qu'il n'y a plus de sous dans les caisses, que c'est fini le quoi qu'il en coûte mais pour assurer la transition écologique, on met au pot pour bonifier les voitures électriques", alors que "les Français ont été tapés par une inflation conséquente pendant trois ans".

"Qu'on arrête de subventionner des gens qui sont riches, ou des entreprises qui sont riches, [afin que l'État] continue à accompagner les personnes qui sont plus pauvres".

Michel-Édoaurd Leclerc

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Interrogé sur son propre niveau de rémunération, il dit gagner "quelques centaines de milliers d'euros par an, ce qui est beaucoup par rapport au commun des mortels et ce qui me permet de faire des choses intéressantes sur le plan culturel", évoquant notamment le lancement d'une fondation à Landerneau, dans le Finistère.

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