: Vidéo "13h15". Le combat de la styliste Agnès B. pour protéger les enfants de l'inceste et des prédateurs sexuels
La créatrice de mode Agnès B. a été sexuellement abusée pendant quatre ans quand elle était pré-adolescente. Un secret enfoui soixante ans. Elle a parlé de l’inceste avec son film "Je m’appelle Hmmm" sorti en 2014 et collaboré à la préparation d’un texte de loi protégeant les enfants des abus sexuels. Extrait de "13h15 le samedi" du 19 novembre.
"J’ai fait un film pour raconter l’histoire d’une petite fille qui avait été abusée par son père. Ce n’est pas mon histoire car j’ai adoré mon père, mais j’ai connu des moments difficiles dans ma pré-adolescence. J’ai donc eu envie d’en faire une fiction. Ce n’est pas du tout mon histoire, mais je sais de quoi je parle", raconte la styliste Agnès B. à propos du film Je m’appelle Hmmm, sorti en 2014, qu’elle a réalisé sous son nom de jeune fille Agnès Troublé.
La toute jeune Agnès a été abusée pendant quatre ans par un homme de sa famille. Elle a gardé au plus profond d’elle ce secret qui l’a consumée : "Je devais avoir à peu près treize ans. Je trouvais ma vie si difficile. J’avais beaucoup de problèmes que j’avais du mal à gérer. Et puis, j’ai écouté quelque chose que je n’avais jamais entendu. C’était le Requiem de Mozart et il m’a bouleversée. Je me suis dit que j’aimerais aller voir Mozart au ciel et que je serais bien mieux", confie la créatrice de mode.
"Des histoires qui vous marquent pour toujours"
Soixante ans après les faits, Agnès Troublé va pouvoir parler de l’inceste avec ce film dans lequel jouent notamment Sylvie Testud, Jacques Bonnaffé et Lou-Lélia Demerliac. En 2015, elle a d'autre part été associée à la préparation d’un texte de loi sur lequel la députée Françoise Dumas travaillait pour que l’inceste ne soit plus un délit mais un crime.
"Ce sont des histoires qui vous marquent pour toujours et on ne s’en remet jamais complètement, affirme aujourd’hui la styliste. C’est pour cela que c’est très important de le dénoncer, qu’il y ait une loi et qu’on puisse même poursuivre les gens qui n’indiquent pas qu’il se passe quelque chose de pas normal." La femme politique affirme que "son attention particulière à l’intérêt de l’enfant [l]’a aidée et inspirée dans ces travaux".
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