: Vidéo La faillite de Take Eat Easy, certains la prennent mieux que d'autres
Les coursiers de Take Eat Easy, pionnière de la livraison de repas à vélo, aujourd'hui en faillite, attendent toujours leur salaire. En octobre 2017, quand les prudhommes rendront leur jugement, les jeunes businessmen qui les ont laissés sur le carreau auront sans doute déjà lancé un nouveau projet. Extrait de "Complément d'enquête".
"C'est la fin d'une belle aventure." Trois jours après la liquidation judiciaire, Chloé Roose, cofondatrice de Take Eat Easy avec son frère Adrien, disait au revoir sur les réseaux sociaux. Avant de poster des photos de ses vacances sur l'île d'Elbe. "Pendant ce temps, moi, j'étais à l'usine en train de faire du travail à la chaîne, parce que j'ai dû réattaquer sur de l'intérim ! accuse Vincent, laissé sans revenu par la faillite de son employeur. Les 2 500 coursiers rennais, niçois, parisiens se galéraient ! Je ne comprends pas ces personnes-là. Elles n'ont vraiment aucune empathie !"
Le jeune homme fait partie de la soixantaine de coursiers qui attaquent l'entreprise aux prud'hommes. Ils ont pédalé gratuitement pendant des semaines pour la start-up pionnière de la livraison de repas à vélo, puisque leur dernier salaire n'est jamais tombé. Un extrait de "Complément d'enquête", qui revenait le 15 juin 2017 sur un gros scandale.
Pragmatiques ou désinvoltes ?
La colère des milliers de coursiers et restaurateurs laissés sur le carreau, Adrien Roose, "désolé et bouleversé", dit la comprendre. Mais il s'insurge contre ceux qui "diabolisent la faillite et l'échec". "Sans faillite, pas d'entreprenariat, pas de nouvelles sociétés : il n'y a plus personne qui va entreprendre quoi que ce soit."
Pragmatiques ou désinvoltes ? En mars 2016, l'entreprise est en difficulté. Les quatre associés empruntent à un fonds basé dans un paradis fiscal, à Jersey, en attendant de trouver un acheteur. Fin juillet, tous leurs comptes sont saisis, la faillite déclarée. Un an après, si c'était à refaire, ils ne changeraient rien. Ils ne communiqueraient pas davantage avec leurs partenaires sur les retards de paiement à venir : "Une partie d'entre eux auraient arrêté de travailler avec nous, ce qui aurait diminué les chances que le deal aboutisse", expose Karim Slaoui, l'analyste de la start-up. En octobre, quand les prudhommes rendront leur jugement, les jeunes businessmen auront sans doute déjà lancé un nouveau projet. Ils auraient déjà approché des investisseurs.
Extrait de "Take Eat Easy : petite start-up et gros scandale", un reportage diffusé dans "Complément d'enquête" le 15 juin 2017.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.