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Vidéo LuxLeaks : "Je n'ai fait que mon devoir", témoigne le lanceur d'alerte

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Pas de regrets pour le "lanceur d'alerte" de LuxLeaks : "je suis scandalisé par ses pratiques"
Pas de regrets pour le "lanceur d'alerte" de LuxLeaks : "je suis scandalisé par ses pratiques" Pas de regrets pour le "lanceur d'alerte" de LuxLeaks : "je suis scandalisé par ses pratiques" (AMBROISE BOULEIS et STEPHANE GUILLEMOT - FRANCE 2)
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Antoine Deltour, ancien employé d'un cabinet de conseil, est à l'origine d'un scandale financier qui a mis en difficulté les plus hautes autorités luxembourgeoises. Il témoigne.

C'est un homme discret, un "Monsieur Tout-le-Monde" de 28 ans, selon ses propres termes. Pourtant, cet ancien employé d'un cabinet de conseil est à l'origine d'un scandale financier qui a mis en difficulté les plus hautes autorités luxembourgeoises. LuxLeaks, c'était lui. France 2 l'a rencontré.

Pendant deux ans, Antoine Deltour a certifié les comptes de grandes entreprises pour le cabinet d'audit Pricewaterhouse Coopers. Très tôt, il découvre les "tax rulings", des documents qui détaillent la stratégie d'optimisation fiscale de certaines multinationales. Ces montages complexes, et des accords fiscaux avec le Luxembourg, permettent à ces entreprises d'économiser des millions d'euros d'impôts.

A l'origine des révélations de "Cash Investigation"

Consterné par cette pratique de son employeur, il pose sa démission en 2010. Mais la veille de son départ, il copie quelque 500 fichiers sur son ordinateur personnel. Apple, Amazon, Ikea... Les documents révèlent les stratégies fiscales de plus de 300 entreprises. En mai 2012, le magazine "Cash Investigation" sur France 2 rend publics ces documents. Le cabinet d'audit porte plainte, et identifie l'origine de la fuite.

Vendredi 12 décembre, AntoineDeltour a été inculpé à Luxembourg pour 5 infractions : vol domestique, violation du secret professionnel, violation de secrets d'affaires, blanchiment et accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données. Il encourt jusqu'à 5 ans de prison, et 1 250 000 euros d'amende. Mais il assume son geste : "Je suis un citoyen", dit-il, "je n'ai fait que mon devoir".

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