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Quatre questions sur le rachat de SFR par Numericable

Vivendi a annoncé samedi 5 avril cette vente dans un communiqué. L'opération avoisinerait les 17 milliards d'euros.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'opérateur SFR va être vendu au groupe Altice/Numericable. (ERIC PIERMONT / AFP)

Ce sera finalement Numericable. Après quelques semaines de suspense et de tractations, Vivendi a annoncé samedi 5 avril qu'elle retenait l'offre d'Altice/Numericable pour la vente de SFR, plutôt que celle de Bouygues, soutenue par le gouvernement. Sur Twitter, le groupe a expliqué que cette offre était "le projet industriel le plus porteur de croissance, le plus créateur de valeur pour les clients, les salariés et les actionnaires". Le conseil de surveillance de Vivendi a pris cette décision "à l'unanimité".

Francetv info répond aux questions que vous vous posez sur ce rachat.

Combien a coûté l'opération ?

Vivendi, qui veut se séparer de SFR pour se recentrer sur les médias et les contenus, recevra 13,5 milliards d'euros en numéraire ainsi qu'une participation de 20% dans le nouvel ensemble SFR-Numericable qu'il cèdera ultérieurement. Le géant des télécoms et des divertissements pourra également toucher un complément de prix de 750 millions d'euros en fonction des performances de la nouvelle entité. "L'ensemble devrait représenter une valeur totale supérieure à 17 milliards d'euros", indique Vivendi.

Comment a réagi le gouvernement ?

Arnaud Montebourg n'a jamais caché sa préférence pour l'offre de Bouygues. Après l'annonce du rachat par Numericable, le nouveau ministre de l'Economie a annoncé qu'il allait "redoubler de vigilance sur le respect des engagements pris auprès de lui par Altice et Numericable à ne supprimer aucun emploi postérieurement à la fusion, sous quelque forme que ce soit".

Il demande également à Numericable de maintenir "les engagements d'investissement de SFR dans la fibre à domicile" et de "se placer dans le cadre du plan France très haut débit, de clarifier ses objectifs à cet égard, et de faire preuve de patriotisme économique pour le choix de ses fournisseurs".

Quelles conséquences pour l'emploi ?

C'est la grande inquiétude des syndicats de SFR. Le rachat de l'opérateur, mal en point, va-t-il s'accompagner de suppressions d'emplois ? Les deux candidats au rachat s'étaient engagés à ne procéder à aucun licenciement économique collectif pendant 36 mois.

Mais l'intersyndicale aurait voulu qu'ils signent un protocole d'accord sur le maintien pendant au moins 48 mois de l'emploi, des statuts et du périmètre. "Nous attendons des garanties fermes de la part d'Altice sur le maintien de l'emploi pour une durée de 48 mois sur l'ensemble du nouveau groupe tel qu'il se dessine", a répété, après l'annonce du rachat, Damien Bornerand, délégué CGT.

Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, avait pour sa part pris position pour une fusion Bouygues-SFR, une option qui aurait ramené à trois le nombre d'opérateurs. Si le marché restait à quatre opérateurs mobile, avait-il averti, les entreprises pourraient alors "être 'rachetées' pour 1 euro symbolique par des groupes étrangers, et ce au prix de dizaines de milliers de nouvelles suppressions d'emplois". Une sortie qui visait Altice, la maison mère de Numericable basée au Luxembourg.

Le consommateur est-il gagnant ?

L'hypothèse d'une fusion Bouygues-SFR inquiétait l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. "Les clients en France ont beaucoup souffert de l'existence d'un cartel de trois opérateurs, qui avait réalisé une entente illicite", expliquait l'association. Avec Numericable, la guerre des prix que se livrent les quatre opérateurs de téléphonie mobile va continuer.

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