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Vidéo Après la reprise de Whirlpool à Amiens, des formations "sourire" et "spaghetti" pour occuper les salariés d'une usine fantôme

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Complément d'enquête. Sur le site Whirlpool d'Amiens, des formations "sourire" et "spaghetti" occupaient les salariés d'une usine fantôme
Article rédigé par France 2
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Ils avaient cru leur usine sauvée, les voilà de nouveau licenciés. "Complément d'enquête" revient le 14 novembre 2019 sur un incroyable fiasco : la reprise de Whirlpool. Les anciens salariés racontent comment, faute de commandes, ils ont erré pendant des mois dans l'usine fantôme d'Amiens.

Emmanuel Macron était venu en personne à Amiens vanter le projet de reprise de leur usine. Avec WN pour "Whirlpool Nicolas", Nicolas Decayeux prétendait créer des centaines d'emplois. Pour le financer, l'Etat avait promis 4 millions d'euros d'aides, qui s'ajoutaient aux 8 millions d'euros que le groupe Whirlpool laissait en partant. Mais l'espoir n'aura duré que le temps d'une visite présidentielle...

"Number one de l'espace vert"

Le nouveau patron n'a finalement repris que 162 des 282 salariés licenciés par Whirlpool – et il n'a pas grand-chose à leur faire faire. A l'usine, c'est très vite le calme plat. Les salariés s'occupent comme ils peuvent en entretenant l'extérieur : "On a été number one de l'espace vert, ici !", se souvient l'un d'eux. Une fois tous les troènes déracinés, ils passent leurs journées en salle de pause ou en formation. 

"Il fallait meubler les journées"

Comme il n'y avait pas de production, "il fallait meubler" les journées, se rappelle un autre ex-employé. Notamment avec des "formations spaghetti"... Mais qu'est-ce que c'est ? "Avec des spaghetti, un mètre de scotch et un bout de fil, faire une tour Eiffel la plus haute possible", expliquent d'anciens salariés dans un sourire (jaune). Un sourire qu'ils ont appris dans une autre formation... la "formation sourire".   

Les cents pas dans la cour

Blague à part, les salariés commencent sérieusement à se demander "à quel moment [ils vont] vraiment travailler". La cour prend des allures de promenoir. "On aurait cru une prison, se rappelle un ex-employé qui les voyait par la fenêtre. Les gens, ils ont fait des miliers de pas, en traversant. Ils faisaient que ça. Ils allaient, ils venaient. Ils allaient, ils venaient..."

Extrait de "Whirlpool : payés à ne rien faire", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 14 novembre 2019.

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