Fini le papier, l'encyclopédie "Britannica" mise tout sur internet
La célèbre encyclopédie en langue anglaise va mettre fin à son édition papier, après 244 ans d'existence, pour se concentrer sur internet et les publications scolaires.
Après 244 années d’existence, la prestigieuse Encyclopaedia Britannica vit ses dernières heures… sur papier. La plus ancienne encyclopédie de langue anglaise va mettre fin à son édition imprimée pour se concentrer sur internet et les publications scolaires. Cette décision, annoncée mardi 13 mars, apparaît comme un nouveau signe de la mutation du monde de l’édition.
• L’ère du tout numérique ?
"L'édition papier devenait plus difficile à maintenir", reconnaît le président de l'entreprise Encyclopaedia Britannica Inc., dans un entretien au New York Times, mardi.
Jorge Cauz assure cependant que son encyclopédie n'a pas souffert de la popularité de sa concurrente en ligne Wikipedia. Face à sa rivale gratuite et participative, il met en avant les arguments classiques de la réputation de fiabilité et de la rigueur scientifique.
Le patron de l'encyclopédie préfère parler d’"un rite de passage à cette nouvelle ère" numérique. "Cela en rendra certains tristes et nostalgiques, mais nous avons maintenant un meilleur outil", argumente-t-il dans les colonnes du quotidien américain. "Le site internet est actualisé continuellement, c'est bien plus complet et il y a du multimédia."
• Un modèle économique à inventer
"'Britannica' a été l'un des premiers [éditeurs] à ressentir les effets de la technologie, il y a de ça peut-être vingt ans", explique Jorge Cauz. Elle est en effet présente sur internet depuis 1994 et a publié sa première version informatique dès 1981.
Si le passage au tout numérique n’est pas une révolution pour l’encyclopédie, il reste un enjeu de taille. L'éditeur tire actuellement 85% de ses revenus des publications d'enseignement scolaire, le reste provenant des abonnements au site internet de l'encyclopédie, qui ne fournit en accès gratuit qu'une sélection de ses articles.
Mais avec la fin annoncée de son édition papier, l’entreprise devra bientôt compter davantage sur ses abonnements mensuels à l'encyclopédie en ligne (environ 70 dollars soit un peu plus de 50 euros). Elle a aussi déjà commencé à diversifier ses sources de revenus via son offre numérique : elle propose ainsi une série d’applications thématiques pour iPhone, notamment à destination des enfants, vendues entre 4 et 16 euros.
• Une dernière édition collector
L’Encyclopaedia Britannica, qui comme son nom ne l'indique pas, est aujourd’hui basée à Chicago (Etats-Unis), a été publiée pour la première fois en 1768 à Edimbourg en Ecosse. Sa dernière édition papier, publiée tous les deux ans, sera celle datée de 2010. Ses 32 volumes, vendus 1 400 dollars (1 000 euros), resteront en vente jusqu'à épuisement de l'actuel stock de 4 000 exemplaires. Pour l’édition française, il faudra se contenter des 58,5 kg de la version de 2005 et de ses 34 000 pages proposées à 1 840 euros.
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