France Telecom : le très controversé N.2 est débarqué
"Louis-Pierre Wenes, actuel directeur général adjoint en charge des opérations France a demandé à Didier Lombard de le décharger de ses responsabilités, ce que Didier Lombard a accepté", explique France Telecom dans un communiqué laconique publié ce matin. Par ailleurs, selon les syndicats, le gel des mutations obligatoires serait prolongé du 31 octobre au 31 décembre.
Louis-Pierre Wenes est immédiatement remplacé par Stéphane Richard, un proche de Nicolas Sarkozy qui fut directeur de cabinet de la ministre de l’Economie Christine Lagarde. Stéphane Richard est arrivé à France Telecom le 1er septembre, après avoir été désigné en mai dernier comme prochain PDG de l’opérateur, il devrait succéder à Didier Lombard en 2011. Stéphane Richard a notamment travaillé chez Veolia, il a également été l'un des artisans de la privatisation de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM).
Quant à Louis-Pierre Wenes, il était le principal artisan de la restructuration de France Telecom. Et la cible principale des critiques, pour sa méthode. Arrivé en décembre 2002 comme directeur des achats et de l’amélioration de la performance, Louis-Pierre Wenes, âgé de 60 ans, a supervisé à partir de septembre 2005 la mise en place du plan "Next" pour moderniser l’opérateur. En 2006, il est chargé des opérations en France et de la transformation du groupe. Depuis février dernier, il était également directeur général adjoint, n.2 du groupe.
Didier Lombard, le PDG de France Telecom, et son lieutenant, sont depuis quelques semaines sous le feu des critiques avec la vague de tentatives de suicides (24 en 18 mois) qui touche leurs salariés. Didier Lombard avait été convoqué jeudi dernier à Bercy, la ministre de l’Economie lui avait renouvelé toute sa confiance (lire nos articles ci-dessous). C'est au cours de ce rendez-vous que le sort de Louis-Pierre Wenes aurait été scellé, et la nomination de Stéphane Richard actée.
La semaine dernière, PS et PCF avaient réclamé la démission de Didier Lombard, insatisfaits, comme les syndicats, des mesures de la direction face au mal-être des salariés (lire nos articles ci-dessous). Les employés dénoncent "les pressions de l'encadrement" sur le personnel. Plusieurs syndicats avaient exigé a minima le départ de Louis-Pierre Wenes, considéré comme un "cost killer" (personne chargée de réduire les coûts, ndlr), responsable des plans de réduction. "Wenes est symbolique : c'est lui qui a institué le management par la terreur, il doit partir", avait déclaré Pierre Morville (CFE-CGC).
Gilles Halais, avec agences
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