François Hollande, avocat de la loi Macron
François Hollande se veut optimiste. Et tout particulièrement sur un sujet : l'adoption de la loi dite Macron, autrement nommée projet de loi*** d'activité et de croissance. "Je suis confiant ", se rassure le président, qui ne se voit pas recourir à l'article 49-3 pour forcer son adoption par le Parlement : "J'ai la même méthode depuis le début de ce quinquennat : faire un dialogue avec le parlement, permettre que des améliorations puissent être apportées, que des corrections puissent éventuellement être données. Et ensuite, il y a un vote. Je n'ai pas à présupposer qu'il serait tellement difficile qu'il conviendrait d'utiliser des méthodes contraignantes* ", développe-t-il, ce lundi sur France Inter.
"Grand bond en arrière " (Cécile Duflot)
Face à cette tranquilité d'esprit affichée, il y a la fronde d'une partie de la gauche et notamment de l'ancienne ministre écologiste du Logement Cécile Duflot, qui a qualifié le texte de "grand bond en arrière " et a appelé à y faire échec. Martine Aubry, que le travail du dimanche hérisse ou encore la maire de Paris, Anne Hidalgo, ne sont pas loin de prêcher la même chose. Alors le président a revêtu sa robe d'avocat pour plaider en faveur du texte de son ministre de l'Economie, ce que ce dernier n'a pas manqué de relever sur Twitter.
Toutes les dispositions de la loi activité vont vers plus de justice. #DirectPR
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 5, 2015
"C'est une loi de liberté et en même temps une loi de progrès ", martèle-t-il. "Cette loi, on en a beaucoup parlé avec parfois ou des attentes exagérées ou des fantasmes non avérés. Cette loi, c'est tout ce qui peut stimuler l'activité ", assure le président. Défense qui se teinte toutefois de curieux bémols, à la limite du "couac" : ainsi ce texte "n'est pas la loi du siècle ", lâche François Hollande, avant de se rattraper en précisant qu'il s'agit d'une loi "pour le siècle prochain ", ce qui peut paraître un peu éloigné. Répondant aux critiques, il est longuement revenu sur le travail du dimanche (pas d'ouverture sans "compensation "), ou les liaisons par bus ("quatre fois moins chère qu'en train " sur Paris-Lyon). Professions réglementées, tarifs autoroutiers ou réforme des prud'hommes ont constitué le reste de la plaidoierie.
Calendrier des réformes épuisé
La défense a été d'autant plus ardente que François Hollande n'a pas vraiment d'autre grande réforme économique à vendre durant l'année à venir. S'il se montre combatif en vantant les réformes mises en place, et surtout pacte de compétitivité, il semble en effet considérer que le temps des nouvelles mesures économiques est derrière lui et qu'il faut maintenant attendre - ou espérer - qu'elles donnent leurs fruits. Et cette sensation de vide sous les pieds se double d'un demi-aveu sur le chômage : "Il y a une responsabilité, celle que j'assume ", soupire-t-il. "Je suis président de la République, je ne vais pas dire: c'est la faute de l'étranger, de la crise ". Et il se dit prêt à prendre "tous les risques " pour enclencher un cycle de créations d'emplois durable. Un souffle de croissance supplémentaire aiderait sans doute. Et la loi Macron paraît bien seule pour faire lever ce vent.
A REVIVRE :
►►► Chômage, croissance, impôts, réformes, crise identitaire, écologie : retrouvez ici l'interview complète de François Hollande sur France Inter
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