Pakistan : la Cour suprême destitue le Premier ministre, épinglé dans les "Panama Papers"
Nawaz Sharif, 67 ans, est accusé d'avoir caché des biens détenus par ses enfants.
Plus d'un an après que le scandale a éclaté, les "Panama Papers" continuent de faire des victimes. La Cour suprême du Pakistan a rendu, vendredi 28 juillet, un arrêt prononçant la destitution de fait du Premier ministre, Nawaz Sharif, impliqué dans une affaire de corruption.
"Il est disqualifié en tant que député au Parlement et a donc cessé d'occuper le poste de Premier ministre", a déclaré un juge devant une foule compacte réunie au siège de la Cour. L'arrêt ordonne aussi à l'autorité anti-corruption de lancer une nouvelle enquête sur les soupçons pesant sur Nawaz Sharif.
Il dément toute malversation
La Cour a pris sa décision sur la base des travaux d'une commission d'enquête mise sur pied après la révélation du scandale des "Panama Papers" l'an dernier. Nawaz Sharif, 67 ans, est accusé d'avoir caché des biens détenus par ses enfants. Des documents du cabinet Mossack-Fonseca, basé au Panama, semblent montrer que sa fille et deux de ses fils ont possédé des actifs offshore et s'en sont servi pour acheter des biens immobiliers à Londres.
Nawaz Sharif dément toute malversation, dénonce un complot et estime que son éviction pourrait déstabiliser le pays, dont l'économie rebondit après une décennie de chaos politique et sécuritaire.
Nawaz Sharif n'aura ainsi mené à terme aucun de ses trois mandats comme chef du gouvernement. Il avait déjà été contraint à la démission en raison d'accusations de corruption en 1993. Son deuxième mandat, démarré en 1997, avait lui aussi tourné court en 1999 en raison d'un coup d'Etat militaire et Nawaz Sharif avait été contraint à plusieurs années d'exil en Arabie saoudite.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.