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"Pandora Papers" : quatre questions sur l'enquête pour blanchiment de fraude fiscale aggravée qui vise Dominique Strauss-Kahn

Le Parquet national financier s'intéresse à une société que l'ancien président du FMI détient au Maroc, qui lui aurait permis d'être exonéré d'impôts.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dominique Strauss-Kahn, lors d'une audition au Sénat, le 26 juin 2013. (MARTIN BUREAU / AFP)

Plus d'un an après les révélations des "Pandora Papers", l'affaire rebondit. Dominique Strauss-Kahn se retrouve au cœur d'une enquête ouverte par le Parquet national financier pour "blanchiment de fraude fiscale aggravée" , a appris franceinfo auprès d'une source judiciaire, confirmant une information du Monde . Au cœur des investigations, confiées au Service d'enquêtes judiciaires des finances (SEJF), ses activités de conseil depuis le Maroc. Selon cette même source, Dominique Strauss-Kahn a été entendu à la fin de l'été et placé en garde à vue. Franceinfo répond à quatre questions sur cette affaire complexe.

1 C'est quoi les "Pandora Papers" ?

" Pandora Papers", c'est le nom donné à une enquête collaborative publiée en octobre 2021 et portée par près de 600 journalistes réunis au sein du Consortium international des journalistes d'investigation. Celle-ci se base sur la fuite de 11,9 millions de documents issus de 14 cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshore à des fins d'évasion fiscale. Elle révèle les pratiques de 35 dirigeants et 336 responsables politiques de 91 pays. Parmi eux, apparaissent les noms du roi de Jordanie Abdallah II, du Premier ministre tchèque Andrej Babis, du Premier ministre des Emirats arabes unis Rachid Al Maktoum ou encore de Dominique Strauss-Kahn, ex-patron du Fonds monétaire international (FMI).

2 Qu'est-il reproché à DSK ?

Ce sont ses activités de conseil exercées depuis le Maroc qui font l'objet d'une enquête préliminaire à Paris. L'émission "Cash Investigation", qui a eu accès aux "Pandora Papers", s'était intéressée à la société  Parnasse International, créée en mai 2013 par l'homme d'affaires, qui s'est établie dans une zone franche du Maroc, la Casablanca Finance City (CFC). Cette dernière a permis à Dominique Strauss-Kahn de bénéficier d'une exonération fiscale pendant cinq ans, puis d'un plafonnement. De quoi économiser 21 millions d'euros d'impôt sur les sociétés .

3 Comment se défend-il ?

"Une enquête préliminaire a été diligentée en France visant à remettre en cause mon statut de résident fiscal au Maroc", déclare DSK dans un message envoyé à l'AFP. "Je me suis tenu à la disposition des enquêteurs et je continuerai à le faire dans le cadre de cette procédure classique", a-t-il ajouté, précisant leur avoir "apporté tous les éléments susceptibles de répondre à leurs questions pour démontrer le bien-fondé" de sa résidence au Maroc.

"Depuis 2013, j'y réside, j'y exerce une activité économique à travers une société régulièrement déclarée et j'y dispose d'un numéro d'identification fiscale."

Dominique Strauss-Kahn

dans un communiqué à l'AFP

"L'administration fiscale a demandé un rendez-vous à mon client et il ne s'est rien passé depuis", a quant à lui réagi Jean Veil, l'avocat de Dominique Strass-Kahn. "J' en déduis que l'administration a été convaincue qu'effectivement il était un résident fiscal marocain. Pour moi, c'était un dossier qui était clos."

En octobre 2021, DSK s'était déjà défendu sur Twitter. "Je suis résident fiscal marocain depuis 2013 et (...) j'y paye mes impôts à hauteur de 23,8% de mes bénéfices, soit 812  000 euros pour les années 2018, 2019 et 2020", avait-il écrit.

4 DSK a-t-il d'autres sociétés offshore ? 

Même si l'enquête ouverte porte spécifiquement sur son statut fiscal au Maroc, l'enquête de "Cash Investigation" pointait également la création d'une entreprise spécialisée dans le conseil dans la région du Golfe  : Parnasse Global Limited. Lancée en avril 2018 aux Emirats arabes unis, elle a l'avantage d'être créée à Ras Al-Khaïm, petit Etat sans registre public des entreprises et considéré comme l'un des paradis fiscaux les plus opaques au monde. La compagnie était ainsi totalement exonérée d'impôt, avant d'être fermée en 2021, remarque Le Monde.

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