Coronavirus : environ 250 lits sont disponibles en réanimation dans les cliniques privées d'Ile-de-France et du Grand Est, les régions les plus touchées
La fédération de l’hospitalisation privée propose son aide, sauf que les cliniques manquent de matériels de protection. En Ile-de-France, 180 lits pourraient ainsi être mobilisés en réanimation.
"Je m'interroge sur le fait que nos services de réanimation, qui sont dans les villes de Metz, Nancy, Strasbourg et qui représentent entre 70 et 80 lits possibles, ne puisse pas être activés" faute de masques et gel hydroalcoolique, regrette ce mardi sur franceinfo Lamine Gharbi, le président de la fédération de l’hospitalisation privée. Dans le Grand-Est, où les hôpitaux publics sont saturés, cela représenterait 80 lits. 100 000 opérations non-urgentes ont déjà été déprogrammées pour aider à la gestion de la crise.
Franceinfo : En quoi consiste l’implication des cliniques privée dans la lutte contre le covid-19 ?
Lamine Gharbi : Depuis vendredi, depuis que nous sommes au stade 3, nous sommes pleinement impliqués. Jusqu'alors, seuls les centres hospitaliers universitaires prenaient en charge les malades du coronavirus. La première implication, c'est que nous avons déprogrammé, c'est-à-dire que nous avons reporté à une date ultérieure toute l'activité opératoire de la semaine. Ça représente 100 000 patients. Nous en avons gardé 30 000 qui sont les patients urgents pour lesquels il ne peut y avoir déprogrammation. Je pense notamment à la chirurgie cancérologique qui doit être opérée dans des temps relativement brefs.
Ces 100.000 patients qui ont été déprogrammés, nous ont permis de nous préparer à l'afflux de malades qui va arriver sur le territoire national.
Lamine Gharbi, président de la fédération de l’hospitalisation privée.à franceinfo
Cet afflux va être endigué pour partie par l'hospitalisation privée, car nous avons activé les plans blancs. Nous avons isolé dans nos établissements des services entiers pour accueillir des covid positifs. Ça va de 20, 40 à 60 lits par établissement. Ça, c'est le premier point, le second point c’est au niveau de nos services d'urgences. Nous sommes pleinement dans un dispositif de réponse et en première ligne. C'est important de le dire parce que nous avons également des moyens de réanimation et de soin continu que l'on peut mettre à disposition.
Est ce que vous avez une idée du nombre de lits, de masques, de respirateurs que vous pouvez mettre à disposition ?
On a une idée très précise sur le territoire national. Ce sont 4 000 lits de réanimation et de soins intensifs. J’englobe les soins intensifs qui vont être augmentés avec du matériel lourd. Mais aujourd'hui, nous avons une grande difficulté dans le Grand Est. Nous le savons tous, les hôpitaux sont saturés et je m'interroge sur le fait que nos services de réanimations, qui sont dans les villes de Metz, Nancy, Strasbourg, et qui représentent entre 70 et 80 lits possibles, ne sont pas activés.
Et pourquoi ce n'est pas activé ?
Tout simplement parce que nous manquons, et c'est quand même assez paradoxal et inquiétant, de masques, de gants, de solutés hydroalcooliques pour faire fonctionner ces services de réanimations. C'est important, vu la catastrophe qui se passe dans ces territoires que nous puissions les mobiliser aujourd'hui. Je suis contrarié, inquiet de ne pas pouvoir activer ces lits.
Est-ce que cette information est remontée au ministère de la Santé ? Est ce que vous avez fait la demande de ces différents matériels ?
Bien sûr que c’est remonté. Bien sûr qu'il y a des livraisons. Nous sommes dessus depuis dimanche. Sauf que tout n'arrive pas en priorité dans les établissements privés. Ça passe d'abord par l'établissement public qui après les dispatche sur les établissements privés. Nous ne sommes pas livrés directement. Les fabricants de masques sont mis sous réquisition de l'Etat, donc, on ne peut pas en commander directement.
Et c'est la même chose sur la région parisienne. Nous avons sur l'Île-de-France 180 lits de réanimation disponibles et 400 lits de soins continus sont également disponibles. Donc, il faut que les ARS, que les centres hospitaliers publics fassent jouer pleinement la complémentarité avec nos services.
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