Crise aux urgences : les sapeurs-pompiers dénoncent "un système en train de craquer"
Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers pointe du doigt une mauvaise gestion des patients. Elle a selon lui un impact sur les soldats du feu, comme sur les urgentistes.
"On arrive à la limite d'un système qui est en train de craquer", dénonce jeudi 13 juin sur franceinfo Grégory Allione, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Il fait allusion à la crise que traversent les urgences françaises. Une crise qui touche aussi les sapeurs-pompiers. Ils interpellent jeudi la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Parmi les revendications : la généralisation dans toute la France du numéro d'urgence unique, le 112, à l'image du 911 aux États-Unis. Le 112, "numéro unique en Europe, permettrait, selon Grégory Allione, d'avoir une réponse avec le bon train de départ. C'est-à-dire l'ambulance, le médecin ou les forces de l'ordre si on est dans une situation compliquée. Cela pourrait recentrer le champ de chacun."
D'un côté, les pompiers ne comprennent plus ce qu'ils font, et de l'autre côté, les urgences sont saturées.
Grégory Allioneà franceinfo
Grégory Allione insiste sur les missions trop diverses et pas assez ciblées qui sont confiées aux pompiers. "Quand on nous demande d'aller soigner une cheville dans un stade de foot puis d'aller dans un Ehpad pour prendre quelqu'un qui va simplement faire une visite de routine aux urgences, c'est compliqué à expliquer", souligne le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
Créer des centres départementaux d'appels d'urgence ?
Grégory Allione explique également les violences commises à l'encontre des urgentistes et des sapeurs-pompiers : "Les gens qui sont agacés d'attendre et qui agressent les urgentistes sont les mêmes qui nous agressent lorsqu'on intervient chez eux." Pour régler ces problèmes, Grégory Allione plaide depuis plusieurs mois pour la création de centres départementaux d’appels d’urgence. Des structures qui impliqueraient les sapeurs-pompiers, le Service mobile d'urgence et de réanimation, la police et la gendarmerie, avec des opérateurs non-médecins pour mieux orienter vers les professionnels concernés.
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