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"On ne demande pas une friandise, on demande une revalorisation salariale" : à Toulouse, le plan hôpital ne convainc pas

Parmi les mesures annoncées par le gouvernement, des primes qui ne satisfont pas le personnel hospitalier, comme l'a constaté franceinfo au CHU de Toulouse.

Article rédigé par Alain Gastal - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les urgences de l'hôpital Purpan à Toulouse. (BÉNÉDICTE DUPONT / RADIO FRANCE)

"Ce qu'on nous annonce, c'est des primes qui seraient remises en fonction de la qualité des soins délivrés. Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Qui va avoir ces primes ?", s'interroge Pauline Salingue, la représentante CGT à l'hôpital Purpan de Toulouse. Le Premier ministre a annoncé des mesures, mercredi 20 novembre, censées répondre à la crise qui dure depuis huit mois : outre des annonces sur le budget des hôpitaux ainsi que leur dette, des primes ont été promises aux plus bas salaires des soignants habitants en région parisienne.

>> Après l'annonce du plan hôpital, les réactions des élus et des syndicats sont mitigées

Une enveloppe de 200 millions d'euros laissée "à la main" des hôpitaux permettra de "récompenser l'engagement et l'investissement des personnels", selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Mais la représentante CGT s'interroge sur les critères qui présideront à l'attribution des primes.

Est-ce que cette prime sera la carotte, si vous venez remplacer vos collègues, si vous acceptez d'annuler vos vacances à la dernière minute, si vous acceptez de revenir travailler le week-end ?

Pauline Salingue, représentante CGT

à franceinfo

Le principe même d'une prime a du mal à passer. "Ce n'est pas ça qu'on demande. On ne demande pas une friandise, on demande une revalorisation salariale d'au moins 300 euros pour pouvoir vivre décemment", poursuit Pauline Salingue.

Des besoins et une population en augmentation

Le plan précédent avait accordé trois postes de plus au service des urgences du CHU de Toulouse. Mais mardi soir, à la veille des annonces du plan hôpital, il y avait quand même 120 malades en salle d'attente. Pour Benoît, infirmier et délégué du syndicat SUD, les mesures annoncées par Édouard Philippe ne suffiront pas à calmer la colère et à satisfaire des besoins toujours croissants. "On attendait des annonces sur des effectifs, sur de l'emploi, sur des moyens en plus. Il y en a, mais est-ce que ce sera suffisant ? On ne sait pas."

Le soignant rappelle que le site toulousain ferme toujours des lits, à l'heure actuelle : "Il y a un service où on ferme neuf lits pour passer sur de l'ambulatoire. Alors peut-être que ce sera un bienfait pour les patients, mais je ne suis pas sûr, vu que la population toulousaine grandit et que la région est dynamique en population, que ça nous permette de fermer des lits."

Le bâtiment des urgences de l'hôpital Purpan est encore neuf, il date d'à peine quatre ans, mais tout le monde y est déjà à l'étroit. On vient d'y supprimer des boxes individuels pour gagner un petit peu de place. Pour la même raison, des secrétaires ont été reléguées dans des pièces minuscules où elles se relaient par demi-journée. Pour faire baisser la tension, les familles n'ont plus le droit d'accompagner les malades au-delà de la salle d'attente. Après le plan du Premier ministre, des assemblées générales seront probablement organisées dans les prochains jours.

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