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Grève des internes en médecine : "Donner des soins de qualité pour tous, c'est l'enjeu", explique le collectif Inter-Hôpitaux

Ces professionnels de santé manifestent ce samedi 19 juin pour dénoncer le manque de moyens et de personnels à l'hôpital public.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Des internes en médecine manifestent devant l'Agence Régionale de Santé Bourgogne-Franche-Comté, à Besançon, le 13 décembre 2019. (ANNE FAUVARQUE / RADIO FRANCE)

En grève depuis vendredi 18 juin, les internes en médecine sont appelés à manifester samedi 19 juin pour dénoncer leurs semaines de travail interminables et le manque de moyens et de personnels. "Les internes sont sursollicités parce qu'on manque de médecins", a résumé sur franceinfo la neurologue Sophie Crozier, membre du collectif Inter-Hôpitaux. "Ils finissent par faire le travail et c'est sur eux que tiennent les services. C'est tout à fait inadmissible alors qu'ils sont là pour être formés."

franceinfo : Les syndicats d'internes affirment qu'ils travaillent en moyenne 58 heures par semaine. Vous les voyez épuisés au travail ?

Sophie Crozier : Oui, c'est quelque chose qu'on observe depuis longtemps déjà. On l'a d'ailleurs connu, nous aussi, plus jeunes. Je pense qu'ils [les internes] subissent une pression très importante du fait du manque de moyens. Ils pallient le manque de personnels. Leur formation est très impactée alors que l'hôpital public doit être un lieu de formation. Surtout, on les démotive de travailler à l'hôpital public. De ce que je vois des sondages, on est à 23% d'internes qui veulent rester à l'hôpital public. C'est extrêmement inquiétant.

Est-ce possible de faire appliquer la durée légale maximale de travail de 48 heures par semaine ?

C'est vrai qu'il faut que ça dépasse les incantations et qu'il y ait une vraie volonté politique. Ce n'est peut-être pas possible tout de suite parce qu'il faut absolument qu'on renforce les équipes médicales. Effectivement, les internes sont sursollicités parce qu'on manque de médecins. Il y a eu un numerus clausus. Les médecins seniors sont souvent en sous-effectif, notamment dans certaines régions. Du coup, les internes finissent par faire le travail et c'est sur eux que tiennent les services. C'est tout à fait inadmissible alors qu'ils sont là pour être formés.

Manifestez-vous aussi alors que le gouvernement n'a pas réagi à sa mise en demeure par le Conseil d’État ?

Oui, je pense qu'il faut absolument qu'il s'en saisisse. Le ministre de la Santé [Olivier Véran] est bien placé pour le savoir puisqu'il a aussi été responsable d'un syndicat d'internes. Je ne comprends pas du tout que le gouvernement ne réagisse pas. L'avenir, c'est les plus jeunes, donc il faut absolument qu'ils soient reçus et entendus. Il en va de leur avenir à eux mais aussi de l'hôpital public. L'enjeu c'est qu'on puisse donner des soins de qualité pour tous. Il faut que l'hopital public redevienne attractif. C'est un lieu de formation, de recherche et de soins d'excellence qu'il faut conserver.

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