L'infirmière interpellée mardi à Paris en marge de la manifestation des soignants est "sous le choc", témoigne sa fille
L'infirmière relâchée par la police mercredi 17 juin, après avoir été interpellée la veille en marge de la manifestation des soignants à Paris, est "sous le choc, épuisée physiquement et psychologiquement" selon sa fille.
Cette infirmière d'une cinquantaine d'années avait été interpellée en blouse blanche et sac à dos lors de la manifestation des soignants mardi 16 juin. Après avoir passé la nuit en garde à vue, elle a été relachée mercredi, mais reste "sous le choc" a reconnu sa fille.
Elle est sous le choc, épuisée physiquement et psychologiquement
la fille de l'infirmière interpellée en marge de la manifestation
Interpellée notamment pour "jet de projectiles sur les forces de l'ordre", elle a reconnu les faits devant les enquêteurs, a appris franceinfo auprès de son avocat. Lors de son audition, elle a indiqué qu'elle fuyait les gaz lacrymogènes envoyés par la police, a appris franceinfo de sources concordantes. Elle reconnaît des doigts d'honneur, non pas contre les policiers mais "contre l'État", et a ressenti "une grande colère" après les jets de lacrymo, indique son avocat.
La soignante concède avoir jeté des cailloux, tout en s'étonnant que cela soit assimilé à des violences. Elle explique avoir été tirée par les cheveux pour être mise à terre, et affirme aussi qu'elle ne se débattait pas. Elle n'a pas déposé plainte pour le moment.
L'infirmière sera convoquée devant la justice
"J'ai vu ma mère comme je ne l'ai jamais vue en termes d'abattement, alors que c'est quelqu'un de très, très fort" a expliqué sa fille, présente devant le commissariat du 7e arrondissement de Paris pour donner des nouvelles. "Il en faut des choses pour la détruire. Alors, ils [les policiers] ne l'ont pas détruite, elle ne se détruit pas comme ça. Mais ils ont tapé quand même un sacré coup. Plusieurs même, comme son corps en témoigne."
L'infirmière est convoquée devant le tribunal correctionnel le 25 septembre prochain, à 9h, pour répondre de faits d’outrages sur personne dépositaire de l’autorité publique, rébellion et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique sans ITT.
Une interpellation musclée, devant les caméras
Son interpellation a été diffusée sur les réseaux sociaux. Sur une vidéo d'un journaliste de Brut, on la voit tirée par les cheveux puis encerclée par les policiers, maintenue au sol face contre terre par des membres des forces de l'ordre, et crier "J'ai de l'asthme, je veux ma ventoline". Elle a ensuite été emmenée par les forces de l'ordre.
D'autres images filmées par BFM TV montrent la même infirmière adresser des doigts d'honneur et lancer deux projectiles vers les forces de l'ordre "Il y a beaucoup de choses qui ont été dites à son sujet. Mais pour le moment, l'essentiel, c'est de la préserver et qu'elle se repose", conclut sa fille.
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