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Les médecins toujours en guerre contre le projet de loi santé

Ils sont appelés à faire la grève des urgences et des gardes, vendredi 13 mars, avant la manifestation de tous les soignants prévue dimanche.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un cabinet SOS médecins en grève, le 29 décembre 2014 à Roubaix (Nord). (  MAXPPP)

Ne comptez pas sur votre médecin généraliste vendredi 13 mars. Les médecins libéraux sont appelés à une grève des urgences et des gardes jusqu'à lundi 8 heures. Dimanche, une manifestation de tous les soignants est prévue contre le projet de loi santé porté par la ministre Marisol Touraine.

Les médecins ont déjà exprimé leur colère au moment des fêtes de fin d'année. En ligne de mire : la généralisation du tiers payant d'ici 2017. Ce dispositif permet au patient d'être dispensé d'avance de frais. Marisol Touraine a confirmé sa généralisation à tous les Français, lundi 9 mars. Une déclaration perçue comme une provocation par les professionnels de santé. Ils durcissent donc le ton avec ce nouvel appel à la grève et la mobilisation générale de dimanche.

"Une attaque en règle du monde libéral"

"La ministre reste sourde à nos demandes répétées de modifier le texte", affirme Eric Henry, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), contacté par francetv info. Avec la généralisation du tiers payant, les médecins craignent des retards de paiement et une surcharge de documents administratifs à remplir. "On ne va pas courir après des remboursements de mutuelle !" tempête Eric Henry.

"Nous sommes très inquiets de l'avenir de la santé en France, assure-t-il. Les soignants sont des gens bien élevés, ce ne sont pas des révolutionnaires. S'ils descendent dans la rue, c'est qu'il y a un vrai ras-le-bol." Selon lui, ce projet de loi représente "une attaque en règle du monde libéral" et "un passage en force".

Egalement porte-parole du Mouvement pour la santé de tous, Eric Henry dénonce le tiers payant qui donne "une sensation de gratuité" au patient. "Cela va dévaloriser notre travail. Le geste de payer une partie des frais est un engagement de l'un envers l'autre", ajoute-t-il.

"La manifestation, un premier coup de semonce"

Face à cette situation de blocage, le Syndicat des médecins libéraux réaffirme sa demande : le retrait pur et simple du projet de loi santé. Car, selon son président, la loi a été écrite sans concertation. "La ministre a joué la montre avec des réunions de concertation qui n'ont pas abouti. Aujourd'hui, nous n'avons plus confiance", déclare Eric Henry.

"La manifestation de dimanche est un premier coup de semonce, mais on verra ce qui se passe le dimanche d'après [premier tour des élections départementales], affirme-t-il. La somme de ces deux dimanches doit interroger le gouvernement sur sa politique. Il faudra alors faire des annonces qui rassurent les Français."

 

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