RTT, télétravail, covoiturage... Face à la grève des cheminots, les usagers s'organisent
Avec deux à trois journées de grève par semaine entre début avril et fin juin, les milliers de clients quotidiens des trains pourront difficilement passer à travers.
"Je ne pourrai pas y aller autrement qu'en train." Depuis jeudi 15 mars, et la publication du calendrier de la grève à la SNCF dans les deux prochains mois, Karine essaye de s'organiser. Elle vit en Seine-et-Marne, mais travaille à Paris et va forcément être touchée par le mouvement des cheminots contre la réforme ferroviaire. Un mouvement inédit : deux à trois journées par semaine, entre début avril et fin juin, soit 36 jours de mobilisation, y compris pendant les vacances de Pâques et certains ponts de mai.
RTT et télétravail
À peine diffusé, le calendrier avec les journées de grève entourées en rouge a vite fait le tour des salariés habitués aux quais de gares. Karine a par exemple échangé des textos avec ses collègues dès jeudi soir. "Je vais prendre trois trains d'avance", réfléchit déjà cette habitante de Seine-et-Marne, à 35 km de la capitale où elle travaille dans une société de formation. "En voiture c'est impensable, je vais mettre deux heures ou trois. Là où je travaille en plein Paris, c'est impossible de se garer."
Je vais dormir chez un proche à Paris et je poserai une journée de RTT
William, habitant d'Arrasà franceinfo
Avec une grève aussi longue et organisée, les salariés sont résignés. Il sera impossible d'éviter les perturbations. Alors pour durer lui-aussi, William compte user de toutes les solutions à sa disposition. "Soit je dormirai chez un proche à Paris, liste l'ingénieur commercial qui fait les allers-retours quotidiens entre chez lui, à Arras et son entreprise à Paris, soit je poserai une journée de RTT, si je n'ai pas de déplacement professionnel, soit je ferai du télétravail. C'est en pourparler dans mon entreprise. C'est contraignant mais il faut faire face et faire en sorte que ça ne chamboule par trop notre quotidien."
En Ile-de-France, le covoiturage sera gratuit les jours de grève
D'autres réservent déjà des bus longue distance. D'après l'une des principales entreprises concurrentes de la SNCF, les réservations se sont accélérées depuis la publication du calendrier de la grève des cheminots. Il faudra même peut-être mettre plus de bus sur les routes pour faire face à l'afflux de clients. Sur les plateformes de covoiturage, même succès, sur lequel tente de surfer la présidente de la région Ile-de-France. Vendredi, Valérie Pécresse a d'ailleurs annoncé la gratuité du service pour les passagers les jours de grève en s'inscrivant sur le site de la région vianavigo.fr. Les conducteurs, eux, seront indemnisés 10 centimes par kilomètres.
Pas question de casser la grève se défend pour autant la présidente de région, "ce que je souhaite c'est que de ce mal puisse sortir un bien et que les franciliens découvrent le covoiturage et ses bienfaits. C'est le moment de tester nos plateformes publiques. Si on avait deux personnes par voitures en Ile-de-France on aurait beaucoup moins de pollution et d'embouteillages."
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